Robert SILVERBERG Titre original : Sorcerers of Majipoor, 1997 Première parution : Angleterre, Londres : Macmillan UK, mars 1997ISFDB Cycle : Majipoor vol. 5
Confalume, le Coronal de Majipoor, est sur le point de désigner Prestimion comme son successeur lorsque meurt le Pontife Prankipin. Il va donc devenir à son tour Pontife et Prestimion le Coronal en titre.
Confalume a un fils ambitieux, Korsibar, qui se verrait bien maître de la planète géante. Mais la loi et l'usage interdisent une telle transmission héréditaire.
Poussé par sa soeur, la belle Thismet, Korsibar recourt au talent de sorciers dont l'espèce a proliféré sur Majipoor durant le règne du superstitieux Prankipin.
La guerre qui s'annonce, dont personne ne veut, risque d'être aussi celle des ténèbres.
Les Sorciers de Majipoor est le cinquième volet du Cycle de Majipoor après Le Château de lord Valentin, Chroniques de Majipoor, Valentin de Majipoor et Les Montagnes de Majipoor, tous disponibles dans la même collection.
Mille ans avant le règne de Valentin de Majipoor, Lord Confalume, à la mort du Pontife, est appelé à lui succéder et à désigner un nouveau Coronal. Mais son fils Korsibar, qui ne peut prétendre au titre selon la tradition, manipulé par son ambitieuse sœur Thismet, ravit le trône à Prestimion, le prince que tout désignait pour administrer la planète géante. Ce dernier réunit alors ses fidèles pour prendre de force ce qui lui appartient de droit. La guerre apparaît vite inévitable.
Au Château, tout le monde conspire, trahit, change de camp au hasard de ses intérêts et des retournements de situation. Éminences grises, les sorciers, mages et devins qui ont prospéré sous le précédent règne du Pontife Prankipin, précipitent souvent les événements par leurs prédictions poussant les protagonistes à céder à leurs tentations. Ont-ils de réels pouvoirs occultes ou exploitent-ils la crédulité des gens ? Bien des maléfices ont une base scientifique, d'autres ne sont que manipulations, mais Silverberg, qui se refuse à trancher, présente également d'authentiques sorciers, lesquels jouent d'ailleurs un rôle non négligeable dans la résolution du conflit. On s'attendait, vu le titre, à ce que le roman se structure autour ce thème, ce qui n'est pas le cas.
Le récit se contente de détailler avec minutie les intrigues de palais, n'épargnant au lecteur aucun détail de cette période troublée. Malgré des personnages hauts en couleurs, peints avec un remarquable sens de la psychologie, il n'échappe donc pas à certaines longueurs. Mais la magie de conteur de Silverberg (bien réelle celle-là) reste opérante : si cette fantasy n'ajoute ni ne retranche rien à son œuvre, on ne peut résister au charme de ce roman très prenant.