Après Le pacte noir et ses neuf nouvelles hantées par l'horreur et toute l'abomination du monde, voici Kull le roi barbare, l'exilé d'Atlantis, qui, après avoir été galérien, aventurier errant, hors-la-loi dans les collines de Valusie, sera gladiateur dans l'arène, soldat puis commandant d'armée, jusqu'à ce que le rêve devienne réalité : Kull, l'Atlante, tue Borna, le roi despote. Assis sur le trône de l'antique Valusie, il aura à affronter de nombreux périls, tant humains que surnaturels, car magiciens, incantations, complots, puissances des ténèbres (le peuple du Serpent) sont légions au sein de cet antique royaume.
Frère jumeau de Conan, « the greatest fantasy hero », Kull par son côté sombre et mélancolique, son aspect sévère, semble, en vérité, très proche de Howard et de sa mélancolie.
Robert E. Howard est né en 1906 à Peaster (Texas, U.S.A.). Il s'est suicidé en 1936. Quinze ans de création littéraire lui ont suffi pour devenir l'un des maîtres du fantastique et de l'Heroic Fantasy. Après le cycle Conan (Lattès/S.F.), les deux recueils L'homme noir (Masque Fantastique) et Le pacte noir (Nouvelles Editions Oswald), voici les aventures de Kull le roi barbare (en attendant de découvrir celles de Solomon Kane, de Bran Mak Morn, etc.). Aux U.S.A., les « comics » ont rendu Kull aussi populaire que Conan (voir les numéros spéciaux de l'Echo des Savanes en France).
14 - Lin CARTER & Robert E. HOWARD, Magicien et guerrier (Wizard and Warrior (completed by Lin Carter, Carter's portion begins with "It was the Sungara"), 1967), pages 163 à 169, nouvelle, trad. François TRUCHAUD
[critique commune de 2 parutions de Robert E. HOWARD : Conan (Lattes) & Kull (NéO)
note nooSFere]
Conan est le premier volume de la saga la plus remarquable de l'heroic-fantasy. C'est écrit dans la présentation du livre, ce n'est pas moi qui le dit. J'ai tendance à souscrire, néanmoins. C'est vrai que c'est remarquable, étonnant de vitalité, de virtuosité et d'invention. Si, comme il le prétendait, Howard écrivit les aventures de ce super-héros d'un autre âge « dans un état second », alors on peut croire aux vertus de l'« inspiration ». A condition bien entendu d'aimer les sorciers et sorcières, les mages, les sorts, les diaboliques en tous genres et les réactions musclées d'un héros qui ne s'embarrasse pas de L'introduction à la Psychanalyse de Freud (ni même de Babar l'éléphant) pour guider son itinéraire. Conan, c'est le muscle et l'épée. La stratégie de « l'ôte-toi-de-là-que-je-m'y-mette » Il faut bien dire qu'en face, ils sont plutôt vilains... Au sommaire, donc, de ce premier volume d'un cycle recomposé dans un ordre chronologique, sept aventures de ce sacré Conan, reliées entre elles par des notes quand la matière fait défaut. Elles sont signées Howard, Carter et de Camp, tous trois amalgamés pour nous conter la saga du héros.
Après Conan, voici Kull, et le premier qui fait un mauvais calembour en jouant sur le rapprochement phonétique des deux patronymes a perdu, car c'est trop facile. Kull, c'est le roi barbare, c'est toujours les mages et les forces obscures, les abominations en tous genres, le fracas des armes. C'est la richesse d'invention d'un écrivain qui vécut peut-être trop vite... Là encore, certaines nouvelles commencées par Howard furent terminées par Lin Carter, mais c'est de la petite histoire : la Grande, c'est le livre. Garanti efficace pour les grands enfants un peu attardés au pays des légendes foisonnantes de couleurs. Vous avouerai-je ? J'en suis, parfois.