POCKET
(Paris, France), coll. Le Grand Temple de la S-F n° 5105 Dépôt légal : 2ème trimestre 1981, Achevé d'imprimer : mai 1989 Réédition Recueil de nouvelles, 352 pages, catégorie / prix : 5 ISBN : 2-266-02837-5 Format : 10,7 x 17,8 cm✅ Genre : Science-Fiction
Michael Moorcock, c'est une légende. Il publie son premier fanzine à douze ans. A dix-huit ans, il est rédacteur en chef d'un magazine d'aventures. Il joue de la guitare dans divers groupes rock. Ecrivain supérieurement doué, il pastiche Conrad dans Le Navire des glaces, Wells dans Le Seigneur des airs et James Bond dans le cycle de Jerry Cornelius, l'assassin anglais, qui survole les horreurs de ce temps avec un détachement cynique. Faute de pouvoir arrêter l'entropie en marche, ce personnage prend le parti de la chevaucher tant bien que mal. Elric, Hawkmoon, Corum, Erekosë sont des projections du même antihéros – l'Eternel Champion – dans un univers de fantasy déstabilisé par la guerre sans issue entre l'Ordre et le Chaos. Autre guerre : celle que Moorcock lui-même livra à la tête de la revue New Worlds et de la S.-F. moderne, marquant Ballard, Aldiss et Spinrad avant d'inspirer des auteurs de B.D. comme Moebius et Druillet. Un talent aux multiples facettes mais un seul univers décadent et baroque, une fin du monde goguenarde et bariolée. Une conscience aiguë des pouvoirs de l'imaginaire et de la magie des livres. Un prince du désordre et une force de la nature.
8 - Le Jardin d'agrément de Felipe Sagittarius (The Pleasure Garden of Felipe Sagittarius, 1965), pages 150 à 163, nouvelle, trad. Jacques CHAMBON & Chantal PLANÇON
17 - QUARANTE-DEUX, Bibliographie des oeuvres de fiction de Michael John Moorcock, pages 324 à 340, bibliographie
2 autres éditions de ce texte dans nooSFere : - in Le Cavalier Chaos (POCKET, 1990) sous le titre Bibliographie de Michael Moorcock - in Le Cavalier Chaos (POCKET, 1994) sous le titre Bibliographie de Michael Moorcock
18 - QUARANTE-DEUX, Index des titres, pages 341 à 344, index
Pour brosser un panorama de l'œuvre de Michaël Moorcock, Maxim Jakubowski a réalisé un choix d'excellentes nouvelles, où l'on voit avec clarté que l'inspiration du père du légendaire Jerry Cornélius oscille constamment entre le désir de construire des mythes, des fresques qui « fonctionnent » au premier degré, et le désir apparemment contraire de les disloquer. Une veine épique et une veine « éclatée », mais le même acharnement grandiose. L'ennui, c'est que Maxim Jakubowski a cru bon de gommer du panorama la partie « heroic-fantasy » de l'œuvre (pourtant idéalement mythologique). Suppression injustifiée d'une des facettes de l'écrivain et trahison du principe représentatif du Livre d'Or.L' « heroic-fantasy » serait-elle un sous-genre à ce point honteux qu'on puisse l'exclure à priori d'une anthologie sérieuse et de bon goût ? Quelles que soient les préférences de Maxim Jakubowski (qui rejoignent d'ailleurs les miennes), ce remodelage de l'œuvre de Moorcock rappelle les pires pratiques du dogmatisme ou du « bon goût officiel ». Certes passionnant dans ses limites, ce Livre d'Or n'est pas seulement incomplet, il est déformant.