12 autres éditions de ce texte dans nooSFere : - in Angle mort n° 1 (ANGLE MORT (association), 2010) sous le titre Fuite en avant - in Angle mort n° 2 (ANGLE MORT (association), 2011) sous le titre Chute du coefficient de réalité - in Angle mort n° 3 (ANGLE MORT (association), 2011) sous le titre Divergences - in Angle mort n° 5 (ANGLE MORT (association), 2011) sous le titre Ruptures - in Angle mort n° 6 (ANGLE MORT (association), 2012) sous le titre Mutation - in Angle mort n° 7 (ANGLE MORT (association), 2012) sous le titre Obsolescence - in Angle mort n° 8 (ANGLE MORT (association), 2012) sous le titre Écosystème - in Angle mort n° 9 (ANGLE MORT (association), 2013) sous le titre À suivre - in Angle mort n° 10 (ANGLE MORT (association), 2015) sous le titre La Beauté des incertitudes - in Angle mort n° 11 (ANGLE MORT (association), 2016) sous le titre D'Angle Mort à Blind Spot - in Angle mort n° 12 (ANGLE MORT (association), 2016) sous le titre Expansion dans le domaine des sciences et des arts - in Angle mort n° 13 (ANGLE MORT (association), 2019) sous le titre Futurs matériels Première parution en 2010- (non référencée dans nooSFere).
Inédit. Première parution en 2011 (non référencée dans nooSFere).
Critiques
Après un excellent n°3, la revue électronique confirme avec un sommaire de haut-vol (du moins pour ses dix treizièmes) : Jean-Claude Dunyach au sommet de son art, Ted Kosmatka (l'occasion de faire une belle découverte) et Hannu Rajaniemi (l'auteur hot du moment).
La première nouvelle, « Dieu, vu de l'intérieur », de Jean-Claude Dunyach, est un texte sur lequel plane un état de grâce indéniable. On y suit une jeune universitaire enceinte qui, avec l'aide de son compagnon übergeek, découvre un étrange nuage de particules autour de la Terre. Ce qui nous vaut une introduction plus que brillante, deux phrases limpides, aux implications vertigineuses, qui nous rappellent avec la violence d'un coup de poing pourquoi on aime autant la science-fiction : « Dieu mesure sept cents millions de kilomètres de long, cent quarante millions de kilomètres de large et autant d'épaisseur. Il pèse environ seize grammes. » Ça aurait pu ressembler à du Ted Chiang ou du Greg Egan, mais Dunyach délaisse Hubble pour porter sa caméra à hauteur d'épaule, dressant au final le portrait d'une post-doc attachante qui a des problèmes de vessie, les hormones en surchauffe passagère et un goût immodéré pour les sorbets. En fait, on est dans le domaine de prédilection de Robert Charles Wilson : l'inconnu astrophysique vu à hauteur d'homme.
Après tant de maîtrise narrative, un style en apesanteur, Ted Kosmatka donne l'impression de pédaler un poil dans la semoule avec sa nouvelle de Néandertaliens clonés comme les dinosaures de Jurassic Park (ou presque). Si le début est laborieux, « Sale n... » prend vite son envol et devient terriblement poignante dans ses dernières pages. (Visiblement, personne n'a pensé à dire à l'auteur que ses deux premières phrases ne servaient à rien là où il les avait mises et ne faisaient qu'embrouiller le texte...)
La troisième nouvelle, « Dahut », d'Hélène Marchetto, une énième fantasy bretonne autour de Ys écorche les yeux et aurait pu nous être épargné. Heureusement, cette torture a le bon goût de ne pas s'éterniser. Comme Galaxies NS, il semblerait que Angle Mort ait bien du mal à trouver de bonnes nouvelles francophones (Sherlock Holmes me murmure que l'abondance d'anthologies en tous genres pourrait être coupable).
Le numéro se finit en beauté avec une nouvelle d'Hannu Rajaniemi d'une dinguerie peu commune. Cette histoire de chien et de chat (botté) décidés à récupérer coûte que coûte la tête cryogénisée de leur maître ne plaira pas à tout le monde, mais d'autres y plongeront avec un délice rare, tout simplement parce qu'ils n'avaient jamais lu ça (à part peut-être David Calvo).
Un très très bon numéro, une entreprise à soutenir (coûte que coûte, bien évidemment).