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La Ville est un échiquier

John BRUNNER

Titre original : The Squares of the City, 1965
Première parution : Ballantine Books, 1965   ISFDB
Traduction de René BALDY

CALMANN-LÉVY (Paris, France), coll. Dimensions SF précédent dans la collection suivant dans la collection
Dépôt légal : 3ème trimestre 1973, Achevé d'imprimer : 6 septembre 1973
Première édition
Roman, 416 pages, catégorie / prix : nd
ISBN : néant
Format : 14,0 x 21,0 cm
Genre : Science-Fiction

Maquette : atelier BCG.


Quatrième de couverture
     Ciudad de Vados est l'orgueil de la république d'Aguazul. Cette mégalopole futuriste, surgie du néant au beau milieu d'une région primitive d'Amérique Centrale, est l'œuvre d'un groupe d'architectes, d'urbanistes et de promoteurs venus de tous les pays. Grâce à elle, le président-dictateur Vados espère gagner l'immortalité. Pourquoi, dans ces conditions, lui faut-il encore faire appel à un expert international en matière de trafic urbain  ?
     La mission confiée à Boyd Hakluyt consiste-t-elle réellement à résoudre un problème de circulation  ? Ne veut-on pas plutôt l'amener à éliminer le bidonville qui, au cœur de la prestigieuse cité, vient rappeler de façon gênante la misère du peuple d'Aguazul et gâter les rêves de grandeur de Vados  ?
     Peu à peu, Boyd Hakluyt découvre qu'il est manipulé par des forces mystérieuses, simple pièce d'un puzzle dont la signification lui échappe. Quel est l'enjeu de cette partie impitoyable où les coups sont vraiment mortels  ? Et qui sont les joueurs  ?
     C'est le lecteur lui-même qui est pris au piège d'une « fiction  » digne de Borges. A travers l'histoire d'un conflit où l'urbanisme s'affirme politique, John Brunner tient le plus singulier des paris romanesques.
Critiques
     Il arrive à Brunner ce qu'il est advenu récemment à Silverberg : après des années de méconnaissance, les éditeurs de langue française se mettent à s'arracher ses bouquins. La publication de ce roman suit celle de Tous à Zanzibar chez Laffont et de L'orbite déchiquetée chez Denoël et précède celle de La conquête du chaos chez Marabout. Autant d'occasions de découvrir un auteur au métier solide, qui pour ma part ne me transporte pas, mais dont on ne peut nier l'énorme habileté ni cette qualité typiquement anglo-saxonne qu'est la « versatilité » (au sens anglais du terme, c'est-à-dire, dans le cas d'un écrivain : faculté de passer avec aisance d'un genre de récit à un autre). Non, Tous à Zanzibar n'est pas à mes yeux le livre mémorable qu'on a voulu y voir ; mais Brunner n'est pas quelqu'un qu'on peut rayer d'un simple geste méprisant. Il existe, et son existence s'impose. La ville est un échiquier, roman dont les péripéties sont conçues pour reproduire en détail le déroulement d'une partie d'échecs (chaque personnage jouant le rôle d'une des pièces), est à la fois diaboliquement habile et complètement lassant. Mais c'est tout Brunner, ça : ce mélange de fabuleuse technique et d'irritant délayage. Je n'ai jamais envie de lire du Brunner, mais son envergure m'en impose.

Serge BERTRAND
Première parution : 1/8/1973 dans Fiction 236
Mise en ligne le : 28/10/2002

Critiques des autres éditions ou de la série
Edition POCKET, Science-Fiction / Fantasy (1985)

     La Ville est un Echiquier est un roman d'une conception rigoureuse et d'une grande intelligence. Il serait vain de vouloir le résumer. Cette tâche s'avérerait à la fois difficile et mutilante pour l'œuvre de Brunner.
     Oui, la ville est un échiquier sur lequel chaque habitant, chaque touriste, chaque voyageur de passage et chaque résident étranger incarnent un pion ; sans grade ou tête, qu'importe ? De toute façon, ils sont joués. Ceux qui gouvernent dans « le pays le plus gouverné du monde » déplacent ces pions non pas au gré de leur fantaisie mais selon des objectifs politiques et économiques précis, secrets et complexes. Seulement, une pièce de chair ne se révèle pas toujours aussi maniable, aussi placide, qu'une pièce de bois. Il y a immanquablement des imprévus, et ceux-ci bouleversent certains impératifs du moment.
     En fait, une fois de plus, Brunner met en scène les mécanismes du pouvoir, les hommes du pouvoir, les réussites et les erreurs du pouvoir. Echiquier de ces forces humaines démesurées, la ville est le théâtre d'événements violents : meetings, meurtres, émeutes.. ET PAUVRETE QUOTIDIENNE.
     Personne, finalement, ne comprend exactement l'ampleur et la face cachée de l'Histoire qui se trame, instant après instant. Pas même ceux qui dirigent le jeu, ou croient le diriger.
     Il semblerait, d'après Brunner, que l'on ne puisse point berner les « citoyens » éternellement, malgré les immenses moyens mis en oeuvre : propagandes radiodiffusées et télévisées, jeux de scène des hommes politiques qui sont tous des dictateurs en puissance.
     Car, lorsque inexorablement la marée déferle, tout se trouve balayé. Les peuples opprimés lessivent l'échiquier de leurs malheurs avec du sang, laissant l'usage de la sueur à quelques idéalistes inoffensifs.
     Mais après ? Parfois, souvent même, recommence un esclavage similaire...

Éric SANVOISIN
Première parution : 1/11/1985
dans Fiction 368
Mise en ligne le : 10/3/2005

Cité dans les pages thématiques suivantes
Jeux
Jeux

Cité dans les Conseils de lecture / Bibliothèque idéale des oeuvres suivantes
Lorris Murail : Les Maîtres de la science-fiction (liste parue en 1993)
Association Infini : Infini (2 - liste secondaire) (liste parue en 1998)

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