JULLIARD
(Paris, France) Dépôt légal : mai 1982, Achevé d'imprimer : 28 avril 1982 Première édition Recueil d'articles, 336 pages, catégorie / prix : 75 F ISBN : 2-260-00293-5 Format : 15,5 x 24,0 cm✅ Genre : Imaginaire
Ressources externes sur cette édition de l'œuvre : quarante-deux.org
Quatrième de couverture
Boom sur les cassettes. Brillante saison au cinéma. Prouesses à la télévision pour l'an prochain (après quelques remous). Le fantastique et la S.F. seront au rendez-vous de l'image.
Quant aux romanciers, ils soumettent les deux genres à tous les caprices de leur inspiration : de l'avant-garde au roman pour la jeunesse, ils couvrent toute la gamme. L'imaginaire est partout.
Il faut périodiquement faire le point. Pour la cinquième fois, L'Année de la science-fiction et du fantastique propose des repères pour survoler une production océanique :
— Un choix des meilleures nouvelles publiées en France depuis un an. En avant-première, quelques textes mémorables à paraître prochainement.
— Un guide de l'amateur : les livres, les films, les bandes dessinées, les disques, l'Argus de l'étrange et toute la vie du genre.
Les auteurs.
— Des grands noms de la S.F. française : Jean-Pierre Andre-von, Dominique Douay, Jean-Pierre Fontana, Michel Jeury, Pierre Pelot, André Ruellan, Pierre Versins, Daniel Walther...
— Des grands noms de la S.F. mondiale : Fritz Leiber, Roland Silverberg, Kate Wilhelm.
— Des grands noms du fantastique : Pierre Gripari, Roland Stragliati.
— Un grand nom de l'image : Siudmak.
—Un grand nom des médias : Igor et Grichka Bogdanoff.
En tout soixante-treize auteurs et spécialistes qui ont fait feu des quatre fers sous les rênes tenues des deux mains par un Jacques Goimard épouvanté.
8 - Emmanuel JOUANNE, Quand le cancer fera de toi une forteresse, voisin, sauras-tu retrouver la douceur de tes paysages et la naïveté des dessins de ton enfance ?, pages 69 à 80, nouvelle
2 autres éditions de ce texte dans nooSFere : - in SF & Quotidien n° 9 (WATERLOO, 1981) - in Les Enfants du mirage - tome 2 (NATURELLEMENT, 2002) sous le titre Quand le Cancer fera de toi une forteresse, voisin, sauras-tu retrouver la douceur de tes paysages et la naïveté des dessins de ton enfance ?
9 - Philippe COUSIN, L'Occupant du phare, pages 80 à 83, nouvelle
1 autre édition de ce texte dans nooSFere : - in Futurs n° 2 (IDÉMÉDIA, 1981)
12 - Remo GUERRINI, Les Fleurs de papier-crêpe que j'ai conservées de ce dernier carnaval (Fiori di cartapesta ho ancora da quell'ultimo carnevale, 1978), pages 96 à 107, nouvelle, trad. Jean-Pierre FONTANA
17 - Charles DOBZYNSKI, Histoire d'ordinateur, pages 133 à 134, poésie
Inédit.
Critiques
L'édition de cette année, en guise de chant du cygne, accorde une place plus large aux textes de fiction : 75 pages. Je ne peux m'empêcher de regretter que ce soient ceux-ci qui aient bénéficié du supplément de pagination accordé (alors que les articles restaient rognés), en particulier quand deux d'entre eux ne sont que des prépublications du Livre d'Or de la Science-Fiction. A quoi bon ?
L'équilibre est par ailleurs respecté : 145 pages pour la SF écrite contre 110 pour les « médias ». En dépit des modes, je tiens l'audio-visuel pour secondaire vis-à-vis de l'écrit en SF, et le premier est loin d'être sous-représenté ici. En musique, Jean-Louis Le Breton nous explique qu'il n'y a rien eu d'intéressant cette année, et nous parle des années passées ; et parmi les films de SF on trouve Popeye, et parmi les BD d'idem Le génie des alpages... Une couverture bien suffisante donc, qui s'étend cette année à la vidéo. On a même droit à une description lucide (et intentionnelle ?) par les frères Bogdanoff de l'échec de leur émission.
Côté littéraire, c'est le tour de force habituel : notre ration d'interviews et d'articles de fond divers, et surtout des notices sur tous les livres parus. Malgré quelques lacunes (nulle part on ne trouve mention d'Ere comprimée ou de Fantastik, revues bayonnaises mêlant BD et rubriques souvent pertinentes), l'ensemble est un outil précieux, la foule d'opinions exprimées ranimant la mémoire tant par réaction que par approbation.
Abandonnée après cinq ans d'existence comme une croix trop lourde par Goimard et Julliard, L'Année va changer de mains et sans doute de visage. Il est donc temps de dresser le bilan d'un ouvrage sans équivalent dans le monde anglo-saxon. Entreprendre un compte rendu annuel aussi critique qu'exhaustif, c'est courir le risque d'être aussi irritant qu'irremplaçable pour le spécialiste comme pour le non-spécialiste. Même les nouvelles ont leur raison d'être : illustrations pratiques, elles proviennent à l'occasion de sources difficiles d'accès.
Ce qui frappe finalement, c'est à quel point L'Année, œuvre de plus de cinquante collaborateurs, porte quand même la marque de son coordinateur — en mal et en bien. En mal : les prépublications du Livre d'Or ou l'insistance sur les œuvres de Siudmak nous rappellent que Goimard dirige une collection chez un éditeur associé. En bien : Goimard est une des rares personnes à avoir de l'expérience tant dans les domaines du cinéma et de la BD que dans celui de l'édition ou de l'université ; à connaître assez bien le milieu pour rassembler les compagnons d'un chantier aussi titanesque tout en étant assez ouvert pour aller chercher Robbe-Grillet et Semprun (auteur avec L'Algarabie de ce qui est peut-être le meilleur roman de SF français de 1981).