J'AI LU
(Paris, France), coll. Ténèbres n° 5347 Dépôt légal : septembre 1999 Première édition Anthologie, 448 pages, catégorie / prix : L ISBN : 2-290-05347-3 ✅ Genre : Imaginaire
Couverture : Nonstock.
Quatrième de couverture
Le chat... Qui n'a jamais été fasciné ou ému par un tigre ou une panthère miniature ? Tous ceux qui en possèdent un — ou plutôt : tous ceux qui sont possédés par cette troublante créature — s'imaginent entretenir avec elle des rapports privilégiés, ténus, quasi mystiques.
En réalité, le chat n'a jamais été réellement domestiqué : les yeux mi-clos, il semble dormir. En fait il attend son heure.
Vénéré par les anciens Egyptiens, haï et massacré durant l'Inquisition, le chat demeure insaisissable. Qui, de l'homme ou du félin, est le prédateur le plus redoutable ?
Anthologiste américaine réputée, Ellen Datlow a réussi ici un exploit : William S. Burroughs, Douglas Clegg, Stephen King, Kathe Koja et Barry N. Malzberg, Joyce Carol Oates, Tanith Lee et bien d'autres prestigieux écrivains ont accepté de livrer leur imagination au chat, symbole archimillénaire de mystère, de sensualité, de sauvagerie...
24 - Tanith LEE, Des fleurs et des épines (Flowers for Faces, Thorns for Feet, 1996), pages 395 à 437, nouvelle, trad. Iawa TATE
Inédit.
25 - ANONYME, Notes sur les auteurs (1996), pages 439 à 446, dictionnaire d'auteurs
Inédit.
Critiques
Amis des félins, réjouissez-vous ! Ce recueil de 22 nouvelles et un poème fantastiques est en effet exclusivement consacré aux chats. Comme toujours dans les anthologies thématiques, le résultat est inégal. Et, sans surprise, ce sont les écrivains les plus réputés (en tout cas ici, en France) qui s'en tirent le mieux. Si le chat est une figure récurrente dans la littérature fantastique, il y en a ici une concentration étonnante.
Voici une sélection des nouvelles les plus réussies. Tout d'abord, Sans un adieu de Michael Marshall Smith, habitué des chats puisqu'ils sont présents dans la plupart de ses romans. Ici la réussite tient plutôt à ses personnages et à son style inimitable, puisqu'il s'agit simplement de l'histoire d'une rencontre amoureuse. Dans Les cinq de Douglas Clegg en revanche, cinq chatons sont les vedettes. Pourtant, Naomi, une adolescente, est la seule qui entende leurs miaulements plaintifs : ils sont prisonniers entre les murs. Cette nouvelle montre des ressemblances avec celle de Lucy Taylor, Emmuré. Là aussi, une femme entend un chat dans le mur. Mais qui va croire une femme qui a passé toute sa vie en hôpital psychiatrique ? L'incontournable Stephen King a aussi contribué à cette anthologie avec la réédition de son Chat venu de l'enfer où un vieil homme engage un tueur à gage pour assassiner son chat... Attrape de Ray Vukcevich est une courte nouvelle dérangeante, incisive, qui relève plutôt de la science-fiction. Griffures de Joël Lane décrit l'errance et la marginalisation d'un jeune homme, toujours suivi par son chat, possédant le même prénom que sa sœur disparue. Enfin, Personne ne connaît mon nom de Joyce Carol Dates retrace la douloureuse période de l'enfance qui suit la venue d'un nouveau bébé. La jalousie ronge le cœur de Jessica, qui n'accepte pas qu'une petite sœur lui vole l'amour de ses parents.
On peut aussi signaler les nouvelles de Nancy Kress, La source de Bouton d'or, de William Burroughs, Ruski, de Storm Constantine, Dans la peau d'un chat, de Steven Spruill, La société humaine, et enfin de Martha Soukup, Pour détruire les rats.
Le reste est moins remarquable. Il faut ajouter à cela un effet de lassitude certain car 400 pages hantées par les chats, ça fait long ! D'autant que certains auteurs ne nous épargnent ni leur admiration béate ni leurs clichés. Du coup, le chat y perd un peu de sa majesté. Mais l'ensemble reste d'un bon niveau.