La nouvelle fantastique allemande au XIXe siècle ne ressemble à aucune autre : elle fascina les Français qui l'imitèrent beaucoup. Plus audacieux, plus acharnés, plus authentiquement étranges, les rêveurs effervescents d'Outre-Rhin risquèrent, pour la plupart, leur vie dans leur art et furent souvent dévorés par leurs chimères. Cette anthologie s'efforce de définir ce mortel vertige, tente de parcourir ces abîmes, d'établir des points de repère au sein de cet enchevêtrement de réel et de rêve. Des premières tentatives de Goethe à la virtuosité étincelante d'Hoffmann, de la grâce enchantée d'Eichendorff aux monstrueuses fureurs de Gotthelf, de l'ironie désinvolte de Chamisso aux terreurs apocalyptiques de Meyrink, les treize nouvelles que voici retracent un étonnant itinéraire, invitent le lecteur au plus périlleux des voyages, à la contemplation d'un autre règne : le règne subtil, envoûtant, forcené de la réalité bouleversée, avec son cortège d'énigmes, de démons, de merveilles.
3 - Adelbert von CHAMISSO, L'Extraordinaire histoire de Pierre Schlemihl (Peter Schlemihls wundersame Ggeschichte, 1814), pages 47 à 88, nouvelle, trad. ANONYME
7 autres éditions de ce texte dans nooSFere : - in Peter Schlemihl / Vathek (FAMOT, 1974) sous le titre La Merveilleuse histoire de Peter Schlemihl ou L'homme qui a perdu son ombre - in Histoires de doubles (POCKET, 1977) sous le titre L'Étonnante histoire de Peter Schlemihl - in Romantiques Allemands, II (GALLIMARD, 1979) sous le titre La Merveilleuse histoire de Pierre Schémihl ou l'homme qui a perdu son ombre - in Histoires de doubles (FRANCE LOISIRS, 1980) sous le titre L'Étonnante histoire de Peter Schlemihl - in Histoires de doubles (POCKET, 1988) sous le titre La Merveilleuse histoire de Peter Schlemihl ou L'homme qui a perdu son ombre - in La Grande anthologie du fantastique - 1 (OMNIBUS, 1996) sous le titre L'Étonnante histoire de Peter Schlemihl - in Les Chefs-d'oeuvre du fantastique : de E.T.A. Hoffman à Stephen King (OMNIBUS, 2007) sous le titre L'Étonnante histoire de Peter Schlemihl Première parution en 1822 (non référencée dans nooSFere).
4 - Theodor STORM, La Maison de Bulemann (Bulemanns Haus, 1864), pages 93 à 107, nouvelle, trad. Hugo RICHTER
1 autre édition de ce texte dans nooSFere : - in Fiction - tome 6 (MOUTONS ÉLECTRIQUES (LES), 2007)
5 - Gustav MEYRINK, Les Quatre frères de la Lune (Die vier Mondbrüder: Eine Urkunde, 1916), pages 115 à 129, nouvelle, trad. Hugo RICHTER
1 autre édition de ce texte dans nooSFere : - in Le Cardinal Napellus (FMR - Editions du PANAMA, 2006) sous le titre Les Quatre Frères de la lune. Un document Première parution en 1977 (non référencée dans nooSFere).
Parution en ouvrage indépendant : - Histoire de Miroir le chat (CIRCÉ, 2023) Première parution en 0 (non référencée dans nooSFere).
Critiques
Critique tirée de la rubrique « Diagonales » signée par Alain Dorémieux
Troisième volet de cette série d'anthologies mentionnée déjà dans cet article, à propos de La France fantastique.Cette fois, nous sommes en plein romantisme allemand, avec les noms connus d'usage (Chamisso, Gœthe, Arnim, Hoffmann et Meyrink qui représente l'aboutissement), avec également des noms moins attendus, comme Kleist (l'auteur du Prince de Hombourg) ou Hauptmann (dont le long récit intitulé La chatte de merest un chef-d'œuvre superbe). Dans son ensemble (hélas ! pour nos compatriotes), ce volume est très supérieur à La France fantastique. Presque aucun texte ne laisse indifférent ; presque tous brillent d'une splendeur incomparable. C'est qu'outre Rhin on « vivait » le fantastique ; on ne se contentait pas de s'installer à sa table de travail pour en écrire. Il n'y a pas de mystère et toute la différence est là.