Theodore STURGEON Titre original : More Than Human, 1953 Première parution : New York, USA : Farrar, Straus and Young, 1953 Traduction de Michel CHRESTIEN Illustration de Tibor CSERNUS
J'AI LU
(Paris, France), coll. Science-Fiction (1970 - 1984, 1ère série) n° 355 Dépôt légal : 4ème trimestre 1979, Achevé d'imprimer : 5 novembre 1979 Retirage Roman, 320 pages, catégorie / prix : 2 ISBN : 2-277-11355-7 Format : 11,0 x 16,5 cm Genre : Science-Fiction
Theodore Sturgeonest un des plus grands écrivains américains de l'étrange. Il est né en 1918 dans l'État de New York. Un rhumatisme articulaire l'obligea à une vie sédentaire et fut à l'origine de sa carrière d'écrivain. Ses deux romans : Les plus qu'humains et Cristal qui songe sont des chefs-d'œuvre incontestés du genre.
L'Idiot vivait seul, rejeté par tous, fuyant les hommes qui le méprisaient. C'est alors que la rencontre avec un groupe d'enfants aux dons étranges va bouleverser sa vie : Janie, qui déplace les objets avec son esprit ; Beany et Bonnie, les jumelles qui disparaissent et pparaissent à volonté ; et Bébé, l'enfant mongolien au génie prodigieux.
Ils vont bientôt former une véritable famille, groupés autour de l'Idiot qui, pour la première fois, fait connaissance avec l'affection humaine. Peu à peu une unité d'un ordre supérieur, plus qu'humain, va s'établir entre les divers membres de ce groupe. Bébé en sera le cerveau, Beany et Bonnie les membres, Janie le coeur, et l'Idiot en sera la conscience et le chef.
Les plus qu'humains, de Théodore Strugeon, se divise en trois parties. La première a pour personnage principal Tousseul, sorte d'attardé, qui réunit autour de lui un groupe d'enfants handicapés mentaux ou « sociaux ».ris individuellement, tous ces personnages semblent inadaptés à la vie en société, mais associés, ils forment une nouvelle entité, plus qu'humaine. D'où le titre du livre.
Dans le second chapitre, Gerry, télépathe furieux contre la société des hommes, remplace Tousseul à la tête du groupe. Il en apprend plus sur lui-même, et prend conscience de l'étendue de ses pouvoirs, mais surtout de ceux de cette étrange communauté dont il est la tête.
Bien évidemment, je ne révèlerai rien de la troisième partie, qui apporte un dénouement intéressant à cette histoire. Il y est question de l'acquisition, par les « plus qu'humains » d'un élément essentiel à tout être vivant, ultime pas vers la perfection.
Le style que Théodore Sturgeon a choisi pour écrire cet ouvrage est assez particulier, voire un petit peu déroutant dans les premières pages. En effet, il conduit le lecteur à se placer du point de vue des narrateurs. C'est donc littéralement dans la tête d'un colosse mentalement limité que l'on aborde cet ouvrage. Les phrases sont courtes et parfois bancales. Dans la partie suivante, le style est plus agressif, plus rapide. C'est donc une lecture surprenante mais néanmoins intéressante que nous offre l'auteur.
Ce livre ne se contente pas de raconter une histoire, mais propose un regard original sur le handicap et sur le pouvoir, ainsi que sur l'évolution humaine : quelle en sera la prochaine étape ? Elle se situe peut-être là où on l'attend le moins....
Théodore Sturgeon, auteur de nombreuses nouvelles, n'a fait que peu de romans. Il est relativement peu connu, car le plus gros de son œuvre a été rédigé avant l'apparition des prix littéraires récompensant des œuvres de science-fiction. Il a néanmoins été un modèle pour un autre grand nouvelliste fantastique : Ray Bradbury.