Aldous Huxley est né le 26 juillet 1894. Il est le fils du philosophe Léonard Huxley, le petit-fils de Thomas-Henry Huxley, célèbre biologiste contemporain et ami de Darwin, et le frère du biologiste Julian Huxley.
Aldous Huxley, après avoir achevé ses études à Eton et à l'université d'Oxford, voyagea beaucoup et habita longtemps l'Italie et la France.
Le Meilleur des mondes est à la fois un roman humoristique, satirique et de « science-fiction ». On le suit avec une curiosité sans cesse renouvelée dans cette anticipation, où il dépasse en audace les plus audacieuses visions de Wells et de Jules Verne. Et pourtant rien de ce qu'il imagine n'est impossible.
On conçoit le parti qu'un esprit aussi ingénieux et humoristique que celui d'Aldous Huxley a pu tirer d'un pareil thème. Il montre dans le Meilleur des mondes un nouvel aspect de son talent aujourd'hui si apprécié du public français qui a accueilli avec enthousiasme ses grands romans : Contrepoint, la Paix des profondeurs, Marina di Vezza.
Écrit en 1931 et publié (et traduit) en 1932, Le Meilleur des mondes est, avec le 1984 de George Orwell, l’un des deux romans de science-fiction devenus si classiques que l’on oublie facilement qu’ils relèvent du genre ou que l’on considère ironiquement qu’ils sont « plus que de la S-F ».
Si Orwell, s’inspirant des dictatures fascistes et staliniennes, imagine avant tout un peuple écrasé par un pouvoir politique totalitaire, Huxley, lui, décrit plutôt un monde s’appuyant sur des dogmes scientifiques. Procréation artificielle, production et classification de la population en fonction de leur capital génétique, mise au ban de la société de celles et ceux qui veulent vivre et se reproduire naturellement, c’est une population faussement libre que nous dépeint l’auteur, où tout hasard, toute réaction sentimentale ont été supprimés.
Quatre-vingt dix ans après, Le Meilleur des mondes est toujours, voire plus, pertinent. Cette dystopie tranquille ne s’est pas éloignée de nous, au contraire. Cette société rationalisée, où tout est fait pour augmenter la consommation et ainsi garantir une croissance constante, où les classes sociales, loin d’avoir disparues, sont maintenant créées génétiquement, doit certainement faire rêver quelques libertariens, comme elle faisait rêver d’autres individus du temps d’Huxley (on peut par exemple lire Les Condamnés à mort (1920) de Claude Farrère dont l’organisation de la société et son darwinisme social semblent fasciner l’auteur). Quant à son discours sur la natalité, on ne peut que sourire jaune en entendant actuellement des paroles gouvernementales sur la lutte contre l’infertilité et la relance de la natalité.
Terminons par un mot sur cette nouvelle traduction. Si 1984 est un texte rempli de termes et de slogans d’un importance cruciale, rendant difficile toute variation par rapport à la première traduction (impensable par exemple de rendre autrement « la guerre c’est la paix »), ce n’est pas le cas du Meilleur des mondes. Cette nouvelle version, que la traductrice Josée Kamoun justifie dans la postface, passe donc très bien, enlevant quelques expressions désuètes, et ne fait que renforcer la pertinence et l’actualité de ce chef-d’œuvre.
Adaptations (cinéma, télévision, BD, théâtre, radio, jeu vidéo...)Brave New World
, 1980, Burt Brinckerhoff (Téléfilm) Brave New World
, 1998, Leslie Libman & Larry Williams (Téléfilm) Brave New World
, 2020, Grant Morrison, Brian Taylor, David Wiener (Série)