Nicolaj Gogol (1809-1852) est plus célèbre pour Le Manteau ou Les Ames mortes que pour les récits fantastiques dispersés dans le reste de son œuvre. D'où l'intérêt de réunir ceux-ci dans le présent volume. Le Nez où le merveilleux sert de masque à la satire, Le Journal d'un Fou (où le délire vécu se substitue au délire rêvé) offrent une version urbaine et subtile du fantastique. Il retrouve sa puissance terrifiante et magique dans sept autres récits à l'atmosphère et au décor campagnards. Dame-vampire accrochée au dos d'un séminariste. Enfant à la tête coupée revenant pour réclamer justice. Moujik cerné par des démons au groin de porc, au bec d'outarde et au museau de chien. Messager jouant aux cartes avec les sorcières le bonnet qu'elles lui avaient ravi. Sorcier hantant les rues, la nuit de Noël, quand de braves jeunes gens vont de porte en porte pour glorifier le Christ. Sortilèges, métamorphoses, crimes. Dans une envolée de cloches d'églises, dans une odeur de soupe aux choux, de poisson fumé, de gâteaux au pavot trempés dans le miel, la vieille et Sainte Russie joue à se faire peur tandis que retentit le rire moqueur du diable.
6 - La Nuit de Noël (1835), pages 95 à 142, nouvelle, trad. (non mentionné)
2 autres éditions de ce texte dans nooSFere : - in Contes de Noël (ROCHER (Le), 1994) - in La Nuit de Noël (LIBRIO, 1998) Première parution en 1921 (non référencée dans nooSFere).