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(Paris, France), coll. Le Livre d'or de la science-fiction n° 5105 Dépôt légal : 2ème trimestre 1981, Achevé d'imprimer : 27 mars 1981 Première édition Recueil de nouvelles, 352 pages, catégorie / prix : 5 ISBN : 2-266-01012-3 Format : 10,8 x 17,8 cm✅ Genre : Science-Fiction
Londres années soixante, creuset du monde actuel. Le Londres des Beatles et de Michaël Moorcock. Moorcock, vous savez, le guitariste ! Mais aussi... l'extraordinaire animateur de la revue New Worlds, l'accoucheur de la S.F. moderne. Mais aussi... un écrivain qui ne se prend pas tout à fait au sérieux et passe imperturbablement de l'épopée fantastique aux picaresques aventures de Jerry Cornelius, le James Bond du futur. Alors, un auteur surtout inspiré pour les autres ? Pas toujours. Il y a un univers moorcockien décadent et baroque, condamné à osciller entre l'Ordre et le Chaos, guetté par l'entropie, traversé par des antihéros passifs et en proie au doute, observé d'un œil ironique par un auteur blasé. Tout n'est qu'un jeu ou plutôt une fumisterie. Une fin du monde goguenarde et bariolée.
8 - Le Jardin d'agrément de Felipe Sagittarius (The Pleasure Garden of Felipe Sagittarius, 1965), pages 150 à 163, nouvelle, trad. Jacques CHAMBON & Chantal PLANÇON
17 - (non mentionné), Bibliographie de Michael Moorcock, pages 324 à 338, bibliographie
Inédit.
Critiques
Pour brosser un panorama de l'œuvre de Michaël Moorcock, Maxim Jakubowski a réalisé un choix d'excellentes nouvelles, où l'on voit avec clarté que l'inspiration du père du légendaire Jerry Cornélius oscille constamment entre le désir de construire des mythes, des fresques qui « fonctionnent » au premier degré, et le désir apparemment contraire de les disloquer. Une veine épique et une veine « éclatée », mais le même acharnement grandiose. L'ennui, c'est que Maxim Jakubowski a cru bon de gommer du panorama la partie « heroic-fantasy » de l'œuvre (pourtant idéalement mythologique). Suppression injustifiée d'une des facettes de l'écrivain et trahison du principe représentatif du Livre d'Or.L' « heroic-fantasy » serait-elle un sous-genre à ce point honteux qu'on puisse l'exclure à priori d'une anthologie sérieuse et de bon goût ? Quelles que soient les préférences de Maxim Jakubowski (qui rejoignent d'ailleurs les miennes), ce remodelage de l'œuvre de Moorcock rappelle les pires pratiques du dogmatisme ou du « bon goût officiel ». Certes passionnant dans ses limites, ce Livre d'Or n'est pas seulement incomplet, il est déformant.