CASTERMAN
(Paris, France), coll. Autres temps, autres mondes - Anthologies Dépôt légal : 2ème trimestre 1980, Achevé d'imprimer : février 1980 Première édition Recueil de nouvelles, 268 pages, catégorie / prix : nd ISBN : 2-203-22630-7 Format : 13,5 x 20,5 cm✅ Genre : Fantastique
Couverture cartonnée et jaquette à rabats ; jaquette de Stryckman, dessin de J.P. Sénamaud. DL belge : D. 1980/0053/47.
Quatrième de couverture
« La Peur est d'essence divine, sans elle les espaces hypergéométriques seraient vides de Dieux et d'Esprits.
Si elle ne peut que vous tordre les entrailles, sans vous laisser dans la bouche un goût de vin de flammes, si elle vous est sans volupté, n'éveille en vous ni frisson de grande joie, ni sentiment de troublante gratitude, n'ouvrez pas ce livre noir des merveilles.
Et alors je dirai avec le chansonnier :
— Adieu, vous n'êtes plus mon ami.
Mais si votre âme est ouverte à son ardeur ténébreuse, comme à la beauté sans bornes des nuits, laissez-vous porter sur les ailes que vous prête Thomas Owen, pour l'évasion monstrueuse hors des pistes battues, par les chemins étranges.»
JEAN RAY.
Thomas Owen, le plus connu des pseudonymes d'une personnalité aux multiples visages : docteur en droit, homme d'affaires, critique d'art, romancier, académicien et auteur de récits fantastiques. Né en 1910, à Louvain. A dix-sept ans, rencontre Jean Ray dont il devient — par miracle, dit-il — l'ami. En 1976, est reçu à l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique.
Vieilles maisons sordides, décrépites, pourries, nauséabondes. Vieillards tordus, retors, vicieux, méchants. Jeunes filles — ou femmes mûres mais belles encore — rencontrées par hasard, au charme irrésistible, mais mortes depuis des années...
Chez Thomas Owen, le Diable n'est pas cornu ni sulfureux : il est dans le regard sournois d'un vieux boutiquier malingre, d'une vieille femme crochue. Les vampires ne sont pas des bellâtres en cape : ils prennent l'apparence de jolies filles tellement attirantes. Les fantômes n'ont ni suaire ni ossuaire : ils évoluent dans le quotidien, accrochent un instant le narrateur (et le lecteur), puis disparaissent en laissant quelques cendres, un corps desséché... L'amour côtoie — et se confond avec — la mort. Les personnages les plus innocents deviennent, le temps d'un cauchemar, des animaux pathétiques ou monstrueux...
Le fantastique est quotidien, le quotidien est fantastique, et sans cesse la mort rôde et frappe sournoisement, quand la nuit se fait inquiète et le vent lugubre, à l'heure où les lieux se transforment et les ombres prennent vie, où les acteurs du jeu de la vie retirent leurs masques.
Thomas Owen, peintre des désirs cachés, des passions inassouvies, de la décrépitude grimaçante, de la perversité morbide/sordide, Thomas Owen étale avec talent ses fantasmes nocturnes au grand jour — pour mieux les dompter, espère-t-on. Qui oserait, après telle lecture, explorer ses cavernes internes ?