Passionné dès son plus jeune âge par les dinosaures, Ray Bradbury leur a dédié de fascinantes histoires. Les voici pour la première fois réunies et illustrées par six artistes de talent.

     « Si, à l'instant même, un inconnu déboulait dans la pièce en criant : « Mon Dieu ! il y a un dinosaure dehors ! », qu'est-ce que vous feriez ?
     — On irait voir ! »

     Avec un enthousiasme juvénile, Ray Bradbury expose dans sa préface pourquoi les dinosaures le fascinent depuis toujours. Beaucoup d'enfants partagent sa passion. C'est ce que l'éditeur américain, suivi par Gallimard, a sans doute pensé en proposant ces textes dont les meilleurs sont extraits de recueils déjà parus, essentiellement Les Pommes d'or du soleil. Ne boudons pas notre plaisir. Ce livre est le bienvenu, ne serait-ce que parce qu'il permettra à de jeunes lecteurs de découvrir ce chef-d'œuvre de poésie et de science-fiction qu'est la nouvelle Un Coup de tonnerre : parti chasser le tyrannosaure, 60 millions d'années en deçà de son époque, Eckers commet l'erreur contre laquelle il avait pourtant été mis en garde. Sortant du chemin tracé, il écrase un papillon magnifique. Revenu en 2055, il constate une transformation sinistre du monde. La beauté, les couleurs ont disparu. La vulgarité et la grisaille règnent. Les élections ont été gagnées par un conservateur dont tout indique qu'il va devenir un dictateur...

     Deux poèmes et quatre nouvelles, magnifiquement illustrés par des maîtres, dont Moebius, composent ce recueil. L'humour y côtoie le drame, la dérision équilibre le romantisme, notamment dans La Corne de brume : trompé par la sirène d'un phare, un monstre antédiluvien croit retrouver un de ses semblables. La satire, à l'encontre des producteurs d'Hollywood, apparaît dans Tyrannosaurus Rex. Quant à la première nouvelle, qui a pour sujet la passion d'un enfant pour les dinosaures, elle porte un titre aussi drôle qu'inventif : Et à part dinosaure, qu'est-ce que tu veux faire quand tu seras grand ? Lecteurs de Galaxies, offrez ce livre à vos filles, fils, petits-enfants, nièces, jeunes voisins. Ce serait bien le diable si Ray Bradbury ne leur communiquait pas le virus de la science-fiction.