Ce mois-ci, mes lectures sont trop nombreuses pour que j'en fasse état intégralement.

     J'ai donc sélectionné trois livres, qui viennent d'ailleurs de sortir et que leurs auteurs ont eu la gentillesse de m'envoyer ou de me donner en mains propres...

     Enseignant, poète, essayiste — et ami de plus de vingt ans, que j'ai publié en Folio-Junior au début des années 80 — Michel Lamart nous propose ici une visite littéraire de la ville qu'il habite, Rheims comme il aime à la nommer. Ce texte inclassable est un régal pour les lettrés, une promenade non seulement dans la ville ( son cimetière et ses ombres, la cathédrale et son histoire, les poètes qui ont hanté la cité ) mais aussi parmi les écrivains que l'auteur affectionne, qu'il cite et dont il nourrit son texte, un récit qui hésite sans cesse entre narration, confidences, Histoire et poésie.

     Cette fois, du même auteur, c'est bel et bien un recueil de poèmes : textes forts et brefs, au bord du haïku, qui évoquent avec une précision et une concision impressionnantes mille moments intimes où le ciel, les oiseaux, les arbres et la mort ne cessent de se conjuguer.

     Michel fut, de 1973 à 1990, le chef de file de toute la science-fiction française. Il s'est, depuis, reconverti dans le roman de terroir avec un bonheur étonnant.

     Ce gros roman ne décevra pas ceux qui ont aimé Le vrai goût de la vie, l'année du certif et La grâce et le venin. Angéline, servante dans un Périgord que Michel et moi connaissons bien ( c'est le nôtre, entre Eymet et la forêt de la Double, pays d'étangs ! ) raconte son étrange destin. Elle aime son maître ( marié ! ) en silence et va, dans cette grande bourgeoisie périgourdine du milieu du siècle, percer peu à peu les secrets de petites gens, et ceux d'autres personnages beaucoup plus importants !

     Documenté, passionnant, ficelé comme Michel Jeury sait le faire, ce journal intime imaginaire, roman historique déguisé, se lit d'une traite !