Christian Grenier, auteur jeunesse
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Les notes de lecture étant publiées sur le blog chaque semaine, cela devenait difficile de mettre ces pages à jour en parallèle. Donc rendez-vous sur le blog pour les nouvelles "lectures de la semaine" ! CG, le Lundi 18 février 2013
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 Decembre 2005 : Lectures de novembre 
     « Je ne peux m’empêcher de penser à une critique qui ne chercherait pas à juger, mais à faire exister une œuvre, un livre, une phrase, une idée... »

  Kirinyaga ( une utopie africaine ) , Mike Resnick ( Denoël )  
     Aux yeux des amateurs de SF, Mike Resnick n'est pas un inconnu ; c'est ( entre autres ) l'auteur de la superbe saga Ivoire. C'est aussi désormais l'auteur d'un étonnant bijou littéraire, un recueil de nouvelles d'une telle cohésion, offrant une telle progression, que le lecteur non averti aura l'impression de lire un roman authentique, un récit que Jacques Chambon, le directeur de la collection, n'hésite pas à rapprocher des Chroniques martiennes de Bradbury.
     En 2123, Koriba (d'origine Kikuyu ) fait ses adieux à son fils qui reste sur Terre et il rejoint la planète Kiriniaga, monde terraformé destiné à devenir à terme un Kenya authentique, loin, très loin de ce qu'est devenu le vieux Kenya occidentalisé de la Terre : une société à l'image de la vie simple et pastorale que nous menions avant la corruption de notre culture par l'arrivée des Européens. ( p. 172 )
     Primitif et peu peuplé, Kiriniaga est un monde vierge et sauvage dont le mode de vie obligé ( ceux qui le peuplent ne sont que des volontaires ) est le maintien absolu des traditions ancestrales : les hommes ont plusieurs épouses, ils ne savent pas écrire ( Nous avions connu un temps, il y avait bien des années, où nous vivions en harmonie avec la terre. Puis était arrivé l'écrit. Il avait d'abord fait de nous des esclaves, puis des chrétiens, et enfin des soldats, des ouvriers d'usine, des mécaniciens, des politiciens, tout ce pour quoi les Kikuyus n'étaient pas faits.) Aussi, on pratique sur Kiriniaga ( attention au sous-titre ! c'est une utopie africaine ) la magie, la sorcellerie, l'excision — même si le narrateur, Koriba ( qui est mundumugu, c'est-à-dire sorcier et gardien des traditions ) possède un ordinateur... il faut bien communiquer avec la Fédération pour des modifications orbitales, afin de maintenir sur Kiriniaga le climat adéquat !
     Mais voilà : le mundumugu Koriba est vieux ; il doit passer la main et se trouver un successeur. Il est frappé par l'intelligence de la jeune Kamari. Mais Kamari est une enfant, et elle s'intéresse de très ( trop ? ) près à l'ordinateur puis au langage. Elle brave les interdits et finit par en mourir.
     Après cette première alerte arrivent sur Kiriniaga un couple de Kenyans. Malgré sa bonne volonté, la jeune femme, Mwange, s'intègre mal au village : mariée mais sans enfant à 38 ans, elle paraît plus jeune que les autres et, sacrilège, son mari ne juge pas utile de prendre une deuxième épouse...
     Peu à peu, l'utopie africaine de Kiriniaga se fêle, se fracture... avant d'échouer.
     L'entêtement, la bonne volonté ( qui confine parfois à l'hypocrisie ) de Koriba l'entraînent peu à peu à être le seul rescapé d'une utopie impossible. Quand un vaisseau s'écrase sur Kiriniaga, le pilote, blessé, semble condamné mais un médecin arrive, qui le soigne et le guérit. Au village, on ne comprend plus l'entêtement du sorcier. Car Koriba refuse les soins d'une civilisation qui, si elle commence à s'infiltrer, finira par pourrir les esprits puis la société toute entière.
     Donc Koriba capitule ; il revient sur Terre ; il y retrouve avant de mourir son fils dans le Kenya occidentalisé...
     L'échec est consommé.
     — Tu devrais lire ça, m'a conseillé mon webmaster en me prêtant cet ouvrage.
     Il avait raison. Ce récit est à la fois simple, ambigu, magnifique et édifiant.
     Moi qui, géographiquement et mentalement, suis aux antipodes de l'Afrique, j'ai plongé sans réticence ni ennui dans ce récit plus proche de Kipling que de Dan Simmons.
     L'histoire est linéaire, le ton quasi biblique, le style alerte et accessible au jeune public. D'ailleurs Mike Resnik ( et son double-narrateur Koriba ) truffe son journal d'innombrables fables édifiantes, véritables contes africains revisités.
     Il y a 25 ans, alors responsable de Folio-Junior SF, j'aurais aussitôt récupéré Kiriniaga pour en faire, aux côté de Niourk, le fleuron de ma petite collection.
     A moi ( mais à moi seulement peut-être ! ) le dernier chapitre a arraché des larmes, tant le cheminement et la conclusion de Mike Resnik semblent identiques aux miens. Il y a, dans Kiriniaga, superbement maîtrisés, les mêmes problématiques que celles qui figurent successivement dans mon roman Ecoland et dans ma nouvelle Partir pour Edena, des constats en forme d'échec : une société ne peut être une utopie que l'espace d'un instant ; une fois qu'elle atteint l'état de perfection, elle ne peut plus changer et rester une utopie, or il est dans la nature des sociétés de se développer et d'évoluer (...) J'étais maintenant à nouveau en quête d'utopie, mais cette fois d'une nature plus limitée, plus réalisable : une utopie pour un seul homme, un homme qui savait ce qu'il voulait et mourrait avant de transiger. ( p. 316 )



  Nada , Jean-Patrick Manchette ( Gallimard , Folio Policier )  
     Un groupe d'anarchistes enlève Pointdexter, l'ambassadeur des Etats-Unis, le soir où il se rend dans un bordel de luxe, et le séquestre en proche banlieue, dans une ferme isolée appartenant à une jeune prostituée, Clash. Parmi eux : Epaulard, vieux routard désabusé ; D'Arcy, jeune alcoolique ; Buenaventura Diaz, fils d'un révolutionnaire espagnol assassiné en 1937 et Meyer, un barman un peu-beaucoup paumé.
     Mais voilà : un type des renseignements généraux a filmé ( presque par hasard ) l'enlèvement ; et le commissaire Goémond a identifié les trois coupables et leur retraite — non sans avoir molesté le seul innocent du groupe : Treuffais, un jeune prof de philo aigri qui a refusé de participer à l'enlèvement.
     La fermette est encerclée et le groupe exterminé — ainsi que l'ambassadeur, avec la bénédiction secrète du Ministre de l'Intérieur. Seul Buenaventura s'échappe et il tente de témoigner. Mais il lui faut d'abord éliminer Treuffais, qui a trahi. Hélas, le prof est sous la garde du Commissaire Goémond, qui doit servir de bouc émissaire...
     Même si le contexte a vieilli, le renouveau du terrorisme et des prises d'otages redonne à Nada un étrange écho d'actualité.
     Ici encore, ni bons, ni méchants, ni états d'âme, ni sentiments : des faits, toujours violents ; et une analyse décapante de la raison d'état autour de laquelle grouillent des personnages paumés, tour à tour pitoyables et attachants.
     Mais ici comme dans O dingos... Manchette a le sens de la formule, du raccourci, et de la narration froide, ironique, efficace. Ce classique, je l'ai relu trente ans après ; et j'ai eu, en lisant certains paragraphes, la même émotion que lors de ma première lecture... ah, la description de Paris à quatre heures du matin ( chapitre 40... ) un hommage et une réplique à la chanson de Dutronc, qui doit dater de la même époque ( le roman était sorti en 1973 ).
Vous pouvez aussi lire les notes de lecture sur d'autres livres du même auteur :
L'affaire N'Gustro | O dingos, ô châteaux


  Morgue pleine , Jean-Patrick Manchette ( Gallimard , Folio Policier )  
     Eugène Tarpon, ex gendarme et enquêteur privé ( privé notamment d'enquêtes ! ) est contacté une nuit par la jeune Memphis Charles ( alias Charlotte Schultz ) dont la copine Griselda Zapata ( alias Louis Sergent ) vient d'être égorgée. Memphis ment-elle ? Est-ce elle, l'assassin ?
     Tarpon enquête avec l'aide obligée d'un ancien journaliste juif, Haymann — et bien que le commissaire Coccioli le soupçonne et le tourmente — car il soupçonne Tarpon d'être sinon l'assassin du moins le complice. Notre héros, qui a eu l'imprudence de se rendre sur les lieux du meurtre, intéresse beaucoup de monde... D'abord le frère de Griselda, le gros Gérard qui veut embaucher Tarpon ; et puis le riche Marius Gorizia, qui tente de mettre la main sur lui. Car Gorizia... se révèle être le père naturel de la victime...
     Cette sombre histoire de famille, qui se déroule dans le milieu des films érotiques ( un milieu que connaît bien JPM ! ) s'achève sur un petit coup de théâtre,, et quelques articles savoureux d'un journal du genre Détective.
     Parmi tous les romans noirs de JPM, c'est l'un des rares à adopter la structure d'un roman policier ( presque ) classique, et son titre pourrait être : Qui a tué Griselda Zapata ? Le suspens et les soupçons se prolongent jusqu'au dénouement. Moins de sang que d'habitude mais davantage d'enquête et un défi permanent au lecteur qui, avec un peu de jugeote, devinera avant Tarpon l'identité de l'assassin !
Vous pouvez aussi lire les notes de lecture sur d'autres livres du même auteur :
L'affaire N'Gustro | O dingos, ô châteaux


  Que d'os , Jean-Patrick Manchette ( Gallimard , Folio Policier )  
     Tarpon ( encore lui ) enquête, à la fois sur la disparition de la jeune aveugle Philippine Pigot et sur Albert Pérez, préparateur en pharmacie soupçonné par son employeur de piquer dans la caisse. Philippine a laissé un mot d'adieu en braille : elle serait partie avec son amoureux. Vrai ? Faux ? Comme dans Morgue Pleine, Tarpon et Coccioli enquêtent en parallèle, attaqués ici et là par des agresseurs anonymes. Bientôt, Tarpon et Haymann ( un autre personnage hérité de Morgue Pleine ; et leur amie Charlotte ) découvrent que la clé pourrait se trouver du côté d'une secte louche, les Skoptsys Réformés, secte fréquentée par Georges Rose et sa secrétaire Renée Mangeon. Avec l'aide de Charlotte, Tarpon s'infiltre dans le bâtiment de la secte qui sert de couverture à la fabrication d'héroïne — tiens, on n'est pas loin de La Glace Noire de Mickaël Connely !
     Ici encore, le récit se teinte d'une enquête qui ne se dénouera que dans les toutes dernières pages. A la relecture, 25 ans plus tard, ce récit paraît peut-être plus convenu et moins convaincant que les précédents — même si Tarpon, Coccioli et Haymann offrent des portraits agréablement hauts en couleur !

Vous pouvez aussi lire les notes de lecture sur d'autres livres du même auteur :
L'affaire N'Gustro | O dingos, ô châteaux


  L'orchestre de la Suisse Romande , François Hudry ( Edition hors commerce )  
     Je suis tombé par hasard sur ce gros et magnifique ouvrage — et j'ai n'ai pu y résister, ceux qui connaissent mon intérêt pour la musique classique me comprendront...
     Il s'agit tout simplement de l'histoire d'un des plus prestigieux orchestres du monde, celui de la Suisse Romande, depuis sa création culottée, en 1918, par Ernest Ansermet, jusqu'à sa reprise en main par le chef Armin Jordan en 1985.
     Ansermet et « son » orchestre, quand j'ai découvert la musique classique, étaient sans doute mon chef et mon orchestre préférés. J'ai encore dans l'oreille l'enregistrement intégral du Lac des Cygnes de Tchaïkovsky ( coffret Decca stéréo !) que j'écoutais régulièrement à Senlis, chez les amis de mes parents... à l'époque ( vers 1960... ) où je ne disposais que d'un méchant pick-up et de moyens financiers trop faibles pour m'offrir de telles merveilles.
     Ansermet, c'était à la fois la couleur, la grandeur, la somptuosité, la finesse — bref, la grande classe ! Et dans ce superbe volume préfacé par Jean Starobinsky, outre l'histoire complète de l'orchestre ( précédée d'une introduction sur l'histoire de l'orchestre en général, des origines grecques à nos jours ), figurent des dizaines de photos extraordinaires : celles des musiciens et des chefs qui se succédèrent à L'OSR, mais aussi celles des chefs, compositeurs et solistes invités ( Edwin Fischer, Wilhelm Backhaus... mais aussi , et dans le désordre : Hugues Cuenod, Ataulfo Argenta, Wolfgang Sawallisch, Arthur Schnabel, Paul Hindemith... ) — avec, en complément, les affiches et la liste des tournées, ainsi que les reproductions des pochettes des disques les plus prestigieux... j'en possède aujourd'hui un grand nombre, heureusement. J'oubliais d'évoquer les fac simile de nombreux courriers de compositeurs, notamment le trop méconnu Genevois Franck Martin.
     Bref, un document précieux, un vrai plaisir des yeux qui s'ajoute à ceux de la musique et de la mémoire !



  Presque poèmes, Ecriture poétique / CD Rom , Bernard Friot & Catherine Louis ( La Martinière Jeunesse )  
     Après la publication des Presque Poèmes de Bernard Friot ( voir Mes lectures du mois de Mai 2005 ), les Editions De La Martinière Jeunesse ont eu l'excellente idée de proposer un « complément+CD Rom » — un extraordinaire livre/audio/vidéo d'accompagnement en même temps qu'un outil pédagogique totalement original.

     Si l'on peut y entendre les poèmes lus par l'auteur — c'est la moindre des choses ! — ce CD Rom propose surtout mille et une activités annexes : choisir un fond ( une peinture abstraite de Catherine Louis ) en fonction du texte affiché sur l'écran, partir d'un extrait d'un des poèmes ( ou écouter un extrait musical ) pour écrire... Bruits, sons, musiques, mots, l'ensemble des activités proposées par le CD Rom constitue un véritable kaléidoscope dont les jeunes ( ... ou les moins jeunes ) utilisateurs n'épuiseront jamais toutes les richesses !
     Ludiques, pédagogiques — mais surtout créatifs, inventifs, et ouverts — ce CD et son livret offrent de nouvelles perspectives aux activités et à la réflexion poétique.
     Seuls seront peut-être un peu déroutés les enseignants peu rompus à l'usage de l'ordinateur. Mais gageons que les jeunes fanatiques de l'informatique aborderont avec jubilation la poésie par ce biais !

     Ce CD Rom, qui représente un travail de (re)création et de recherche impressionnant, devrait être acheté, lu, écouté, manipulé, transmis, utilisé ! Il invite à créer librement, individuellement, secrètement, à créer ses propres espaces d'écriture, de réflexion, de rêve...
     Qui a dit que le livre et l'ordinateur étaient concurrents, que la poésie et la machine étaient incompatibles ? Oui, la technologie peut être mise au service de la beauté, de la réflexion... et de l'imaginaire !



  Alexandre le Grand , Dominique Joly ( Nathan , Contes et Légendes )  
     Alexandre le Grand m'intéresse à plusieurs titres. Je l'ai moi-même évoqué à plusieurs reprises ( par le biais de Diogène, d'Aristote, ou encore de son fidèle biographe ) dans mes Contes et récits des héros de la Grèce antique.
     Spécialiste de ce héros, l'historienne Dominique Joly, dans un style simple et efficace, relate le destin du plus grand conquérant de l'antiquité.
     Son récit commence le jour de l'assassinat de Philippe de Macédoine, le père d'Alexandre, et se poursuit avec les rêves de conquêtes de celui qui, à douze ans, parvint à dompter le fougueux cheval Bucéphale, qui le suivit jusqu'aux frontières de l'Inde.
     Elle brosse un portrait ambigu de ce guerrier ambitieux, colérique mais parfois magnanime qui fit longtemps la guerre aux Perses et à Darius, le Roi des Rois. Un chef qui avait l'art d'être proche de ses soldats et qui sut, au fil de ses conquêtes, laisser gouverner sur leurs territoires, en son nom ,ceux qu'il avait vaincus.
     Dominique Joly relate la difficile conquête de Tyr, celle, plus aisée, de l'Egypte, la fondation de nombreuses villes qui portent le nom d'Alexandre, la construction du phare, le projet de la Grande Bibliothèque, le combat contre les éléphant de Porus, en Inde... Elle évoque des figures célèbres : le savant Aristote, avec lequel Alexandre ne cessa de communiquer et d'envoyer des documents, même quand il était aux bornes du monde connu ; son fidèle ami Héphestion, mort peu avant lui ; sa première épouse Roxane, qui ne vit pas d'un très bon œil le mariage ( politique ? ) de son époux, à la mode perse, avec deux autres femmes.
     On sent que l'auteur, face à un sujet qu'elle aime et maîtrise, aurait souhaité avoir trois fois plus de place pour évoquer le sort d'un héros qui la fascine !



  Tombés du ciel ( Indochine 54 ) , Stéphane Descornes ( Nathan , Les romans de la mémoire )  
     Mai 1954, en Indochine...
     Au moment où ils survolent la cuvette de Diên-Biên Phu à bord de leur Privateer, l'armurier Pierre Kubler et le photographe Jean Prieur se crashent dans la jungle — mais ils sautent en parachute à temps. Vite récupérés et faits prisonniers, ils sont interrogés par le terrifiant et poli Monsieur Li. Un bombardement américain sème la panique, prisonniers et Viets s'enfuient... mais la plupart sont aussitôt capturés par des pirates, les Pavillons Noirs. Leur chef, Ming, est un pilleur qui n'appartient à aucun camp.
     Pour sauver leur peau, les prisonniers révèlent que leur avion abattu possédait une bombe à fragmentation expérimentale, le « lazy dog », que Ming, s'il la récupère, pourrait monnayer fort cher. Tous, en piteux état ( la dysenterie fait rage ) partent à la recherche de l'appareil abattu. Mais la zone est infestée de mines... Tandis qu'à deux kilomètres de là, le frère de Kubler, soldat sur le front, est en train de perdre la bataille de Diên Biên Phu, Kubler et Prieur cherchent derechef à s'enfuir.
     Ce résumé donne mal la mesure de cet excellent et passionnant petit roman parfaitement documenté et qui se lit d'une traite. Les faits, lieux, personnages, enjeux du conflit sont tous là, sans que l'auteur fasse jamais preuve de manichéisme ( le commissaire politique Li, notamment, finit par être attachant ! ). On sent que Stéphane Descornes était intimement concerné. Son roman est dédié A Michel Descornes qui a servi en Indochine. Michel Descornes aurait aimé ton récit, Stéphane. Et je l'ai beaucoup aimé aussi.


  Meurtre au lycée , Geneviève Senger ( Rageot , Heure Noire )  
     Agathe, élève de Seconde, est devenue à 16 ans l'heureuse auteure à succès d'un premier polar : Meurtre au lycée ! Agathe a tout pour réussir. Née dans un milieu favorisé, elle possède des parents cultivés, l'amitié de sa vieille copine Laura ( d'un milieu très modeste, et dont le père est alcoolique ), l'amour de Guillaume... Mais voilà que surgissent des menaces sur son portable. Qui peut en être l'auteur ?
     Très vite, c'est l'accident : alors qu'elle circule en vélo avec Laura, Agathe tombe, se fracasse le crâne, meurt. Accident ou meurtre ?
     Agathe, disparue, passe en quelque sorte la main à Laura qui devient alors la narratrice indirecte du roman, Laura qui a jusqu'ici caché beaucoup de choses... notamment qu'elle était le véritable auteur de Meurtre au lycée ! Un récit qui, bizarrement, reprend des faits survenus dans le même établissement dix ans auparavant : un prof qui écoule de la drogue et provoque le meurtre d'une adolescente !
     Après les révélations de Laura, c'est au tour de Guillaume de prendre le relais, entraînant le lecteur de surprise en surprise !
     C'est là un polar habile et rondement mené, dans lequel l'auteur a joué avec deux milieux sociaux ( et deux destins ) différents. Rédigé de façon alerte et efficace, il se lit d'une traite avant sa conclusion... logique, puisqu'il s'agit , on l'a compris, d'une mise en abyme.


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