Chez cet éditeur trop confidentiel, voici un livre étonnant — un texte fort et original.

     Depuis que la jeune Emilie est en froid avec son frère Fabrice, un aîné qui l'a aimé mais qui joue les grands et les indifférents depuis qu'il est en sixième, elle s'est faite une amie vietnamienne : Xii, une confidente de tous les instants. Mais voilà... Emilie est une grande rêveuse. D'ailleurs, elle discute souvent avec Edito, son écureuil en peluche — et puis ne consulte-t-elle pas un psy en raison de sa trop grande faculté à s'évader, à fabuler ?

     Aussi, la famille ( et le lecteur ) se demande si Xii existe.

     Et puis tout bascule.

     Car c'est Xii qui prend la parole, Xii, exilée et presque orpheline de mère ( puisque cette dernière est prisonnière politique ), Xii arrivée en France presque par erreur — elle devait émigrer aux Etats-Unis — et, alors qu'elle croyait venir à Paris, soudain débarquée à Marseille ! Xii accompagnée d'un père intellectuel dont l'activité est devenue beaucoup plus modeste.

     Xii est ravie de s'être faite une amie française, d'autant plus qu'elle aussi, a possédé une poupée, ( chérie puis perdue ) Lili-Ha, avec laquelle elle conversait.

     Les parents, persuadés que Xii est imaginaire, n'imaginent pas que ces deux filles, amies et complices se voient... et c'est Fabrice qui, tout à coup, va jouer les intermédiaires en effectuant de l'une à l'autre un étrange pont.

     Oui, c'est là un texte d'autant plus attachant que Marie Mélisou y fait preuve d'une véritable écriture. L'auteur connaît le Vietnam, son langage, ses coutumes. Et ses illustrations, entre photo et dessin, entre rêve et réalité, sont à l'image de ce roman qui offre un double tremplin et une réflexion poétique sur la communication et le rêve.

     A l'école, Rémi et son copain Théo ont volé deux pains au chocolat. Aussi, quand Rémi le narrateur apprend la visite prochaine d'un inspecteur, il n'en mène pas large. D'ailleurs la maîtresse, mademoiselle Corinne Verte, n'a pas l'air du tout rassurée. Est-ce grâce à sa nouvelle coiffure que l'inspecteur est soudain apprivoisé ? Ou bien est-ce parce que la plus délurée de la classe, Elsa, cachée dans un placard, joue les perturbatrices poétiques — grâce à un dictionnaire de rimes «  dans lequel les mots sont rangés à l'envers » ?

     Bref, l'inspection se termine en beauté car Corinne, sans le vouloir, a séduit l'inspecteur qui ne fait plus peur à personne.

     Le lecteur retrouve Rémi et sa maîtresse préférée, Corinne, partis en classe de neige. Si ce nouveau récit ne possède pas de véritable intrigue, il est pimenté de personnages exotiques : un moniteur de ski aussi noir que la neige est blanche, une maîtresse amoureuse au pyjama dont les inscriptions semblent très mystérieuses, une Elsa devenue presque séduisante... le tout assaisonné d'une séquence finale nostalgique qui permet à la maîtresse ( et à l'auteur ? ) d'évoquer pour ses élèves étonnés les héros et séries télévisées fétiches d'autrefois.

     Beauté, le superbe chat ( une bête à concours ! ) d'Yvan, a disparu !

     Fuite ? Non, impossible, c'est bien d'un enlèvement qu'il s'agit.

     Aussitôt, Albert ( dit Al ) le jeune voisin d'Yvan et son copain Ludo mènent l'enquête. Si Al est un fanatique des pourcentages ( ses parents l'ont appelé Albert en hommage à Einstein ! ) Ludo, lui, est un passionné d'aviation.

     L'arrivée de la séduisante Hélène, la fille de Chris, un ami d'Yvan, va faire rebondir l'enquête. Surtout que Matthias, un spécialiste de la voyance, s'en mêle ! Matthias finira-t-il par identifier le lieu où se trouve le chat Beauté ?

     En fait, la vérité finira par se deviner au moyen d'un très étrange message informatique crypté ( du moins en apparence ) envoyé par des Hollandais.

     Au fil d'une enquête aux rebondissements informatico-aéronautiques, le lecteur finira par comprendre que le chat n'était qu'un intermédiaire.

     Diabétique, la petite Lisa doit sans cesse veiller à sa nourriture, à ses piqûres et contrôles quotidiens. Cette maladie lui gâche la vie.

     Quand elle fait la connaissance de Manolo, un petit gars du voyage dont les parents, forains, doivent bientôt quitter Marseille, elle se laisse enfermer avec lui dans un jardin public après s'être gavée de gâteaux.

     Pédagogique, l'histoire finit bien — mais Lisa a eu chaud.

     Le grand-père de Jonathan, vieux loup de mer, est devenu bien triste. Est-ce parce que sa femme l'a quitté ou bien parce qu'il ne court plus les océans, et ne connaît plus les mille et une aventures qu'il narre si souvent à son petit-fils ?

     Quand ce dernier découvre une carte au trésor, que le grand-père cache dans sa veste, Jonathan, avec quelques copains, décide de découvrir sur quelle île ce trésor se cache... et quelles richesses il contient.

     Le lecteur averti devine assez vite qui est ce Papy fort sympathique... et quel est ce trésor qu'il ne s'est pas décidé à aller chercher lui-même.

     Destiné aux cadets, publié dans une collection discrète et fort bon marché, voilà une histoire à la fois simple et tendre, à la conclusion souriante, un récit cent pour cent marseillais comme son auteur.

     Michel Jeury m'a adressé là un beau cadeau de Noël ! Un récit qui est à la fois un témoignage, une biographie et... un polar nourri d'un fait divers fameux !

     Car j'ai dévoré ce livre d'une traite... mais pour des raisons très personnelles.

     D'abord, j'ai eu la chance d'assister, en 1986, à un concert au cours duquel ce grand violoniste a interprété son morceau de bravoure : le concerto à la mémoire d'un ange d'Alban Berg, avec son fameux stradivarius ( un Kochanski de 1717 ) juste avant qu'on ne le lui dérobe. Ensuite, je suis un passionné de musique classique. Enfin, j'ai publié une petite histoire fantastique, Un amour de violoncelle, dans laquelle je tente de montrer le rapport à la fois mystique et physique qu'un musicien peut avoir avec son instrument.

     Et bien ce livre est d'abord un roman policier. En effet, il raconte par le menu la façon dont, de façon romanesque et rocambolesque, ce violon extraordinaire fut dérobé au narrateur dans sa Porsche, en Italie, à Saluzzo, ce funeste 15 avril 1987 — et, au fil d'une complexe enquête de quatre années pleine de rebondissements, comment le magnifique instrument finit par être retrouvé. C'est aussi un témoignage qui, par certains côtés, m'a rappelé la première partie de mon Je suis un auteur jeunesse. Mais ici, Pierre Amoyal ( au moyen de chapitres qui alternent le récit du vol de son violon ) évoque son enfance, ses premiers concerts, son maître Jascha Heifetz, son amour de la musique — et mille et une anecdotes qui ne peuvent que passionner quelqu'un qui aime et connaît les compositeurs, les chefs d'orchestre et les interprètes. Si ce n'est pas là, comme on dit, de la « littérature » à proprement parler, Pierre Amoyal se révèle dans ce récit double un narrateur hors pair. A-t-il été aidé ou conseillé ( par Charles Ronsac et Max Genève, comme l'auteur le suggère sans grande précision dans son introduction ) pour livrer ce récit habilement tricoté et relaté avec une passion et une sincérité touchantes ? Je l'ignore mais qu'importe. J'y ai pris un plaisir extrême, notamment quand l'auteur tente d'approfondir son amour de la musique ou d'analyser ses rapports avec les chefs d'orchestre et les pianistes.

     Nul doute que tout amateur de musique lira ce récit sans lever le nez, ravi d'établir avec un interprète prestigieux et sincère une fabuleuse complicité !

     Ce récit, qui oscille entre un Petit Prince pour adultes et un essai psychanalytique romancé est sans doute une autobiographie déguisée, l'oeuvre métaphorique d'un écrivain en crise, qui cherche, se cherche, sur tous les plans — affectif, humain, littéraire, spirituel...

     L'étrangeté de ce roman ( est-ce un roman d'ailleurs ? ) tient non seulement à son caractère onirique permanent, à sa quête incessante, aux personnages-métaphores que rencontre le narrateur, mais aussi et surtout à sa totale déconnexion de la réalité.

     Voilà un ouvrage très particulier, sur le thème des animaux, publié à l'initiative d'une association destinée à aider les enfants hospitalisés. Il est constitué de dizaines d'histoires courtes, chacune d'un auteur différent, et agrémentée d'une ou plusieurs images d'un illustrateur — différent lui aussi.

     Poèmes, nouvelles, contes, récits, comptines — la variété, l'humour et la tendresse sont de rigueur dans ce bel album qui, hélas, n'est pas en vente en librairie puisqu'on ne le trouve que... dans les hôpitaux.

     C'est bien dommage, car la diversité et la qualité des textes et des images toucherait sans doute tous les publics, les adultes et... les enfants en bonne santé !

     Pendant les fêtes de fin d'année, Annette et moi avons gardé nos deux petites-filles de 8 et 5 ans. Et elles se sont régalées avec les quarante volumes de cette héroïne, Agathe, qui vit mille et une aventures quotidiennes avec ses copains et copines — à la maison, à l'école... et ailleurs. L'aînée les a dévorés en quelques jours et chaque soir, je lisais une, deux ou trois histoires à la cadette qui m'en réclamait toujours davantage ( la lecture à haute voix d'un Agathe dure un bon quart d'heure, non compris le temps que réclame l'enfant pour s'arrêter sur les images ! ).

     Ces récits, on le comprend, touchent un large public — y compris des enfants non-lecteurs. Les adultes pourraient y retrouver une sorte de « Martine » — mais avec des récits trépidants, drôles, très actuels ( dans Le Mystère de la maîtresse, on finit par apprendre... qu'elle attend un bébé ! ), où toute mièvrerie est absente, et où le graphisme lui aussi est ( à l'inverse de Martine ! ) résolument humoristique et moderne. Les adultes, d'ailleurs, sont présents dans ces récits-albums — par exemple dans Charlotte est encore en retard, on apprend que la malheureuse élève n'y est pour rien puisque... c'est son père, chargé de la conduire à l'école, qui se rendort tout le temps ! Après avoir lu Chloé adopte des escargots, il a d'ailleurs fallu, après la première averse, partir en chasse et rapporter deux specimens à la maison !

     Parfois, les lecteurs s'étonnent du nombre de livres que je lis... Mais si un adulte se plonge dans ces quarante récits, il les dévorera en deux ou trois jours !

     Noël, c'est le temps des cadeaux et comme mes amis savent que je me passionne pour la musique ( et les livres ! ) l'un de ceux que j'ai reçus a l'avantage de marier ces deux passions. Dans cette véritable encyclopédie rédigée par l'un des producteurs de France Musiques, j'ai accès à mille détails sur tous les interprètes, quels qu'ils soient ( morts et vivants ! ), des chefs d'orchestre aux pianistes en passant par les harpistes, flûtistes, interprètes vocaux ( ténors, etc. ) sans parler des orchestres, quatuors et autres formations instrumentales !

     Pour un amateur comme moi, un vrai trésor. J'y ai évidemment retrouvé Pierre Amoyal ( voir plus haut ! ) et l'anecdote de son stradivarius volé.

     Là encore, certains de mes lecteurs s'étonnent du nombre de mes livres ( j'en possède environ 12 000 ) — mais si, d'une part, je ne les ai pas tous lus, certains ouvrages, d'autre part, ne nécessitent pas une lecture continue ! C'est le cas de celui-ci dans lequel, à l'occasion de l'écoute d'une émission ou d'un disque, je me plonge aussitôt quelques minutes pour y glaner des détails que les pochettes ne livrent pas toujours !