Griffon

          Nous souhaitions, avec le 6ème Mai du Livre, faire connaître la science-fiction. Christian Grenier, au-delà d'anima­tions dans quelques classes, voulait montrer que la science-fiction pouvait éclairer nos avenirs possibles. Tout en la démarquant de l'irrationnel, du fan­tastique ou des inventions apocalyp­tiques, il désirait illustrer ses divers visages, sa cohabitation avec toutes les formes de l'imaginaire. Comment venir à bout de cet ambitieux projet ?

          Des débats (avec Michel Cosem), des animations, une exposition, la création d'une nouvelle éditée par nos soins (L'autre moitié de l'éternité), l'écriture d'un argument de ballet pour le Centre de Danse de Tarbes (Le voyage), la création d'une pièce de théâtre (La cité hors le monde) par un club-théâtre d'un lycée furent les réponses de Christian Grenier à ces préoccupations. Ecrite en contact fréquent avec une classe et illustrée par un dessinateur local, Michel Gozard, L'autre moitié del'éternité a suscité réflexion, débat, en particulier sur les attitudes de fuite qui ne concernent pas que les jeunes.

          Inutile de raconter ou de décrire le ballet ou la pièce de théâtre : disons seulement que dans ces deux modes différents d'expression, le dynamisme de l'auteur et de son écriture ont mis la relation humaine au centre des préoccupations.

          « Aucun passéisme chez Christian Grenier, aucune recherche de paradis perdu. Le monde inventé et rêvé prend racine dans les avancées incertaines du présent, les dangers sont cernés mais dépassés. La confiance en l'Homme est voulue, mais elle n'écarte pas la complexité des problèmes », disent les enseignants por­teurs du projet.

          La rencontre avec Christian Grenier ne fut pas banale. Sa façon de vous appréhender ne trompe pas : on sait, d'emblée, qu'il cherche des situa­tions authentiques de communication.

          Son écriture est pleine, ouverte, fédéra­trice d'énergie, d'actions. Il porte l'acte de création avec une passion qui force le partage, la compréhension et les soli­darités nécessaires.