De puissantes colonnes sombres soutenaient un plafond plongé dans les ténèbres, tellement haut qu'il ressemblait à une nuée méditative, arquée contre un ciel de minuit. Turlogh vit qu'il se trouvait dans un temple. Derrière un autel de pierre sombre, souillé de sang, s'élevait une forme puissante, sinistre et répugnante. Le dieu Gom-Goroth ! Devant lui Athelstane s'appuyait sur sa grande épée et contemplait les deux formes qui gisaient à ses pieds dans une mare sanglante. Quelle qu'ait été la magie impure qui avait donné la vie à la Créature Sombre, il avait suffi d'un seul coup de bon acier anglais pour la précipiter à nouveau vers les limbes d'où elle était venue.
6 - Le Jardin de la peur (The Garden of Fear, 1934), pages 185 à 210, nouvelle, trad. François TRUCHAUD
4 autres éditions de ce texte dans nooSFere : - in L'Homme noir (NOUVELLES ÉDITIONS OSWALD (NéO), 1982) - in L'Homme noir (NOUVELLES ÉDITIONS OSWALD (NéO), 1988) - in L'Homme noir (FLEUVE NOIR / FLEUVE Éditions, 1991) - in Almuric (BRAGELONNE, 2015) sous le titre Le Jardin de la Peur
7 - La Chose ailée sur le toit (The Thing on the Roof, 1932), pages 211 à 226, nouvelle, trad. François TRUCHAUD
5 autres éditions de ce texte dans nooSFere : - in L'Homme noir (NOUVELLES ÉDITIONS OSWALD (NéO), 1982) - in L'Homme noir (NOUVELLES ÉDITIONS OSWALD (NéO), 1988) - in Œuvres - 1 (Robert LAFFONT, 1991) - in L'Homme noir (FLEUVE NOIR / FLEUVE Éditions, 1991) - in Les Ombres de Canaan (BRAGELONNE, 2013) sous le titre La Chose sur le toit
8 - Ne me creusez pas de tombe (Dig Me No Grave, 1937), pages 227 à 248, nouvelle, trad. François TRUCHAUD
4 autres éditions de ce texte dans nooSFere : - in L'Homme noir (NOUVELLES ÉDITIONS OSWALD (NéO), 1982) - in L'Homme noir (NOUVELLES ÉDITIONS OSWALD (NéO), 1988) - in L'Homme noir (FLEUVE NOIR / FLEUVE Éditions, 1991) - in Les Ombres de Canaan (BRAGELONNE, 2013)
9 - Dans la forêt de Villefère (In the Forest of Villefere, 1925), pages 249 à 254, nouvelle, trad. François TRUCHAUD
4 autres éditions de ce texte dans nooSFere : - in L'Homme noir (NOUVELLES ÉDITIONS OSWALD (NéO), 1982) - in L'Homme noir (NOUVELLES ÉDITIONS OSWALD (NéO), 1988) - in L'Homme noir (FLEUVE NOIR / FLEUVE Éditions, 1991) - in Les Dieux de Bal-Sagoth (BRAGELONNE, 2010) sous le titre Dans la Forêt de Villefère
Critiques
« Le Masque » inaugure sa nouvelle série « Fantastique » (même présentation que pour « Science-Fiction », mais dos rouge au lieu de noir) avec ce recueil de nouvelles par l'auteur des exploits de Conan le Cimmérien. Certaines sont de la même veine : Turlogh le Gaël assomme et étripe d'aussi bon cœur, explore les mêmes cités mystérieuses, rencontre les mêmes dieux effrayants et les mêmes beautés dangereuses ou pathétiques, dans un haut Moyen Age non sans anachronismes, semblable à celui du Prince Valiant ; d'autres, a la manière de Lovecraft, dépeignent les « effroyables et anciennes terreurs » de « ce continent que des insensés appellent nouveau » : spécimens variés (et certes plus captivants que les sempiternelles remoutures du mythe de Cthulhu par Derleth) de cette école fantastique américaine qui témoigne de la fascination d'un peuple sans racines pour les obscures profondeurs historico-légendaires du sang dont il est issu et du sol qu'il a conquis. Mais ceci ne va pas sans un violent racisme : les phobies explicites dans les Lettres d'Arkham (cf FlCTlON 264) nourrissent les Enfants de la nuit, ou un Américain moyen dit d'un autre : « Il porte la marque de la bête... du reptile... de la vermine que nous avons exterminée il y a des siècles ! Je dois l'écraser, le faire disparaitre de cette terre, débarrasser le monde pur de son abominable pollution ! » Ecrit vers 1930, ça rappelle quelque chose, non ? Spinrad ne s'y est pas trompé.