Christian Grenier, auteur jeunesse
Recherche
   
 SOMMAIRE 
Introduction
La naissance de Logicielle
Une série policière de Christian Grenier
Coups de théâtre
L'ordinatueur
Arrêtez la musique !
@ssassins.net
Simulator
Big Bug
Vue d'ensemble sur les nouvelles
Attention à la marche !
Minuit en rouge et noir
Saint Expédit, tuez pour nous !
Mouche !
Dérapage
L’analyse
Portrait de Logicielle en jeune femme
Portrait de Logicielle en officier de police
Portrait de Max en jeune homme
Portrait de Max en adjoint de Logicielle
MAX et Logicielle
LOGICIELLE et Max
Logicielle : quelle image de la femme ?
Germain Germain-Germain
Germain, Logicielle et Max
Delumeau
En guise de conclusion
Logicielle : Un sujet de mémoire ?
Remerciements
RAGEOT EDITEUR

LES ENQUÊTES DE LOGICIELLE

Mémoire rédigé par Sylvie Florentin, bibliothécaire


L’analyse



     Les titres sont intrigants, comme Mouche ! ou Big Bug, et le suspense toujours savamment ménagé. Le rythme de déroulement du récit est effréné la plupart du temps, Arrêtez la musique ! ou @ssassins.net, et l'humour toujours présent, bon enfant ou noir.
     A propos des enquêtes de Logicielle, on peut parler d'une écriture télévisuelle, sans donner à ce terme de sens péjoratif.
     Un exemple, l'incipit de @ssassins.net :
     « Logicielle lisait l'article consacré à l'accident de la centrale nucléaire du Blayais quand Max entrebâilla la porte de son bureau.
     — J'ai un client qui insiste pour te parler. Tu peux le recevoir ?
     On était le vendredi 3 août, neuf heures du matin. Le commissaire Delumeau était parti en vacances la veille ; excepté six vols de voitures et divers larcins au marché de Saint-Denis, la semaine avait été calme. Les cambrioleurs patientaient encore pour être sûrs que les pavillons seraient vidés de leurs propriétaires.
     Logicielle invita le visiteur à s'asseoir. Avec son costume gris et ses petites lunettes, il semblait gauche, inoffensif. D'un autre âge. C'est d'une voix éteinte, presque timide, qu'il demanda :
     — Quand un meurtre a été commis, mademoiselle, et que l'assassin n'a pu être identifié, peut-on clore le dossier ?
     — Un dossier n'est jamais vraiment clos, on peut toujours le rouvrir.« 

     Les phrases sont courtes. Les descriptions aussi, la langue en est soutenue et le vocabulaire recherché. Dans L'Ordinatueur : « On leur apporta une crème brûlée dont Logicielle apprécia la double opposition de moelleux et de craquant, de fraîcheur et de brûlant ». Vraie leçon de goût, cette description fait saliver. Dans Saint Expédit, tuez pour nous ! : « Dans sa chambre lambrissée de bois exotique, elle (Logicielle) apprécia les meubles conçus par un artisan local et les couffins en latanier. », le lecteur est dépaysé en trois mots.
     Une large place est laissée aux dialogues, jamais vulgaires — à une ou deux exceptions près, dans Mouche!, Germain-Germain s'exclame : « Les salauds ! » quand on découvre le corps très amoché de Jo-la-Pêche et dans Big Bug, quand Logicielle saisit à la gorge le patron d'un restaurant miteux, qu'elle soupçonne d'avoir vendu Tran, une jeune asiatique, elle hurle : « Espèce de salaud ! ». Les mots, et pas seulement les gros, jaillissent spontanément de la bouche des personnages.
     Si certains passages didactiques semblent parfois plaqués, ils sont suffisamment brefs pour ne pas lasser le lecteur de roman policier, toujours avide de connaître la suite. La plupart du temps, il acquiert des connaissances sans effort et dans les domaines les plus variés : théâtre, histoire, gastronomie et œnologie, musique et science de l'orchestre, géographie de la France, coutumes et gastronomie réunionnaises, volcanisme et, évidemment, informatique, logiciels, ordinateurs et Internet.
     Dans LES ENQUÊTES DE LOGICIELLE, on retrouve les ingrédients de certains romans policiers pour adultes, ceux qui appartiennent à une catégorie que je qualifierais de « soft ». Les enquêtes sont ancrées dans un monde réaliste, et ont des thèmes réalistes : suicide, vengeance, trafic d'objets d'art, ambition, sectes, espionnage industriel et espionnage entomologique, et cela, même si certaines histoires flirtent avec l'anticipation.
     LES ENQUÊTES DE LOGICIELLE peuvent être lues indifféremment par un public féminin ou masculin — l'héroïne est une très jeune femme et son héros un très jeune homme — au contraire d'autres séries ciblées « Filles » ou ciblées « Garçons ». Les lecteurs ne sont pas cantonnés au monde de l'adolescence et ses problèmes, mais peuvent s'identifier à des adultes accomplis socialement, les protagonistes. Les histoires se passent entre adultes, les héros en sont des adultes.
     Comment ces histoires d'adultes, peuvent-elles captiver des adolescents ? J'ai toujours en tête le public agglutiné devant la table de Christian GRENIER au salon du livre de Creil. La réponse tient dans l'art qu'a Christian GRENIER de créer des personnages et des relations interpersonnelles totalement crédibles. Il doit souvent s'inspirer de personnages réels, ou de plusieurs pour en faire un seul. Dans le magazine Page du mois de septembre 2005, on peut lire : « Malgré son irréalité matérielle, le personnage, qui n'existe que par les mots de l'écrivain, rivalise avec la réalité. » Jouent ensuite, pour le succès des enquêtes de Logicielle, les thèmes abordés, qu'on vient de voir, le phénomène « série » et l'avis des prescripteurs.


Cliquer pour aller à la page précédente Page précédente   Page Suivante Cliquer pour aller à la page suivante
 
 
 
 
 
 

Dernière mise à jour du site le 12 octobre 2021
Adresse postale : Christian Grenier, BP 7, 24130 Le Fleix