LES ENQUÊTES DE LOGICIELLE

     Elle est celle d'une Logicielle jolie, charmante, sportive, qui attache une grande importance à l'aspect extérieur. Je la soupçonne de céder au culte du corps. Elle a honte pour Max, du choix de ses tee-shirts et lui reproche ses rondeurs, le comparant à une superstar du cinéma, Brad Pitt, pour ne pas le nommer. Les adolescents d'aujourd'hui sont comme elle, ils sont attachés au « look » et ont leurs idoles.

     Logicielle est une jeune femme énergique, indépendante, qui a dû apprendre très tôt à se débrouiller seule. Elle a une passion, l'informatique, qui lui a permis de trouver un premier emploi, précaire, puisqu'elle s'est retrouvée rapidement mise à pied. Opiniâtre, volontaire, elle prépare un concours, le présente et le réussit. Il lui reste ensuite à faire son chemin, dans un métier réputé masculin, à faire sa place dans un monde d'hommes, ce qu'elle mène à bien grâce à une forte personnalité. Elle a choisi un métier difficile, qui demande audace et courage et qui n'est pas toujours bien perçu de tous. Elle transmet aux adolescents une image tout à fait positive sur le plan de la réalisation sociale, et le fait est, qu'actuellement, de plus en plus de très jeunes femmes entrent dans la police ou s'engagent dans la gendarmerie. Dans le dossier du Nouvel Observateur du 15 au 21 septembre 2005, Les Secrets du cerveau des ados, on lit : « Il faut les aider (les adolescents) à trouver des repères dans une société où le carcan éducatif a éclaté, où les rôles sont moins bien définis qu'autrefois ».

     LES ENQUÊTES DE LOGICIELLE donnent des repères stables et mettent en scènes des protagonistes équilibrés.

     Il y a cependant dichotomie entre Logicielle, officier de police, et Logicielle dans l'intimité : autant elle est sûre d'elle dans son métier, autant elle manque d'assurance dans sa vie privée. Un pas en avant, un pas en arrière, je t'aime, je ne t'aime plus, tu m'agaces mais tu me manques, je ne supporte pas ta jalousie mais je m'arrange pour te rendre jaloux... Une vraie midinette. Comme les adolescents, elle connaît la peur de créer des liens durables. Dans le magazine Page de septembre 2005, je lis la phrase suivante « La lecture d'identification fonde le rapport entre le lecteur et le personnage », Logicielle est une adulte dans son métier, une adolescente, dans sa vie sentimentale.

     Ce qui ressort de l'étude du comportement amoureux de Max et de Logicielle, des « adultes » accomplis, c'est que leurs chamailleries permanentes, leurs bouderies incessantes, caractéristiques des amours adolescentes, vont permettre à l'adolecteur ou à l'adolectrice de se reconnaître et de s'identifier aux héros de manière intime.

     C'est tout l'art de Christian GRENIER.