Christian Grenier, auteur jeunesse
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Les notes de lecture étant publiées sur le blog chaque semaine, cela devenait difficile de mettre ces pages à jour en parallèle. Donc rendez-vous sur le blog pour les nouvelles "lectures de la semaine" ! CG, le Lundi 18 février 2013
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 Mai 2005 : Les lectures d'Avril 
     « Je ne peux m’empêcher de penser à une critique qui ne chercherait pas à juger, mais à faire exister une œuvre, un livre, une phrase, une idée... »
Michel Foucault


     Le mois dernier, j’expliquais qu’à la suite d’une fausse manœuvre, j’avais perdu des fiches de lecture. Hélas, il n’y avait pas que les romans de Michael Connely et de Philippe Labro, mais aussi le recueil de Marc BARON : Les amants du fragile ! C’est donc par ce recueil que je commence ce mois-ci, des poèmes que j’ai relus pour la circonstance... et ce fut un plaisir !

  Les amants du fragile , Marc Baron ( L’Harmattan )  
     Marc Baron n’est pas un inconnu. C’est, depuis vingt ans, l’organisateur du Salon de Fougères mais c’est, avant tout, un poète. Les amants du fragile rassemble huit œuvres à la fois différentes et reliées. C’est une promenade à travers les mots et les rêves, une réflexion en marche, un cheminement qui offre au lecteur un questionnement sur le monde et sur lui-même :

     Ton chemin n’existe pas
     Trace-le (...)
     Il n’y a pas de mystère
     Pas de route à comprendre
     L’avenir nous prend
     Le chemin s’illumine

     Ce que j’aime, dans la poésie de Marc Baron, c’est la simplicité des mots au service d’une quête permanente, une simplicité qui cache une richesse de sens que le temps transforme et renouvelle.

     Marc a le sens des formules
     Le présent
     C’est le passé ensemençant l’avenir

     Ce que j’aime, c’est ce regard positif sur le monde et les hommes
     Toute naissance prend sa source
     Où le désir est préparé

     Et cet amour des mots, souci opiniâtre d’ajuster l’écrit à la pensée
     Il y a des mots sans histoire
     Et d’autres qui font la guerre en nous

     Comment ne me reconnaîtrai-je pas dans celui qui, avec une évidence étincelante, révèle sans en avoir l’air la mystérieuse pulsion de l’écriture ?
     Ceux qui écrivent sont vivants deux fois

     Oui, comme l’affirme Gilles Baudry, l’auteur de la préface : Passeur vers l’invisible, Marc Baron appartient à la famille spirituelle des chercheurs de sens et des veilleurs.
Vous pouvez aussi lire les notes de lecture sur d'autres livres du même auteur :
Donne moi de l'eau pure


  Le livre qui rend chèvre , Agnès de Lestrade ( Nathan , Demi-Lune )  
     « Si tu lis ce livre jusqu’au bout, tu deviendras chèvre... »

     Et si c’était vrai ? Incrédule, le jeune héros de ce récit qui hésite entre fantastique et farfelu joue le jeu... et il se retrouve aussitôt dans la peau d’une chèvre, panique !

     Heureusement, il existe un moyen de retrouver l’apparence humaine – mais le temps est compté. Un petit récit accessible aux plus jeunes, rédigé avec un humour et un entrain communicatifs !



  Petit Ogre veut un chien , Agnès de Lestrade ( Nathan , Album )  
     Le fils de l’ogre aimerait posséder un animal familier. Le père finit par accepter... mais mystérieusement, les animaux qu’il offre à son fils disparaissent très très vite. Bien sûr, l’ogre a du mal à résister à la chair fraîche, au point qu’il engloutira un oiseau avec sa cage ! Bientôt, le fils de l’ogre découvre la supercherie et il décide de prendre son père à son propre piège.

     Décidément, Agnès de Lestrade ne manque ni d’imagination, ni de talent ! Ce conte drôle et impertinent, superbement illustré, offre une lecture à de si nombreux degrés que les enfants ne seront pas les seuls à prendre du plaisir à le lire !


  Pour vivre : Presque poèmes , Bernard Friot ( La Martinière , Ados )  
     L’objet, déjà est superbe : un livre de carton brut fermé par un ruban, qu’on noue et dénoue à son gré. Un beau symbole car ces « presque poèmes » tour à tour tendus et apaisés, sont de véritables confidences à nouer et à dénouer...

     Les résumer ? Impossible. Ce sont de brefs, très brefs poèmes qui font véritablement corps avec leur support : des tableaux abstraits aussi ouverts que des fenêtres, qui jouent avec les mots et les phrases, s’y enchevêtrent, y répondent en écho, dans une symbiose qui interpelle sans cesse le lecteur et lui offre mille mises en abîme. On retrouve Bernard et sa pudeur, ses hantises ...

     est-ce que j’ai le choix ?
     vivre avec eux
     oui
     mais vivre comme eux
     non

     On y retrouve son humanité, ses désirs...

     ma seule liberté
     leur tourner le dos
     parfois
     rêver d’autre chose
     autre vie
     et un monde
     qui n’existe pas

     On y retrouve son faux repli sur lui-même qui est un regard permanent ouvert sur le monde et autrui...

     je suis là avec eux avec elles
     et le tout forme un NOUS où chacun est lui-même
     et les autres à la fois

     Oui, c’est là un tel autoportrait que j’ai pour ma part du mal à porter sur Pour Vivre un avis nuancé ou objectif. A mes yeux, c’est à tous les sens du terme un livre de chevet : on a envie de le garder près de soi, de l’ouvrir, le fermer le relire, l’admirer, le méditer, sans décider si c’est l’ouvrage qui est au chevet du lecteur ou le lecteur au chevet de ce superbe livre. Un texte qui parvient, avec des mots simples, à réveiller mille émotions et à soulever mille questions.

     garder au fond de soi
     le sourire de l’enfant
     qu’on a été
     et ses larmes
Vous pouvez aussi lire les notes de lecture sur d'autres livres du même auteur :
Un autre que moi | Dix jour avant sa mort | Un dernier été


  Les démons de Negreval , Pierre Davy ( Bayard , Millézime )  
     En l’an de grâce 1191, le seigneur Geoffroy de Nègreval revient de la Croisade avec une main perdue et beaucoup d’illusions en moins. Sa personnalité a changé, aurait-il voué son âme au diable ? A peine de retour dans son domaine, il y sème la terreur, fait brûler deux « sorcières », terrorise son épouse et décide de faire l’éducation de son fils Bertrand, seize ans, d’une nature trop pacifique à son goût.

     Le jeune homme est terrifié par ce père sadique qui défie le Ciel.

     Geoffroy accueille bientôt d’anciens complices de croisade, Le Muet et surtout Hardemont dit « Le Templier ». Accompagné de Burton, un Anglais qui a trahi, ils écument la région, s’emparent du château de Haudricourt et décident même de faire le siège de la ville la plus proche, quitte à narguer le lointain Roi de France, Philippe Auguste.

     Surtout, Geoffroy détient en otage la jeune Geneviève de Bellegraves, que le jeune Bertrand a pris sous sa protection. Avec elle et Le Muet, enfin rallié à leur cause, le fils de Geoffroy fuit le domaine et tend à son père un piège, dans lequel ce dernier tombera, presque volontairement. Car ce « grand seigneur méchant homme » se voue à lui-même la même haine qui le fait vouloir « brûler le monde entier ». Et il n’acceptera de mourir que de la main de son fils.

     Attention : ici, on tue, on viole, on brûle, on coupe des têtes.

     Le Moyen-Age évoqué par Pierre Davy ( un tout nouvel auteur de 65 ans ! ) est cruel, impitoyable – et hélas vraisemblable. Cette histoire édifiante et terrible saisit à la gorge et le portrait de Geoffroy de Nègreval fait froid dans le dos. Mais si l’on sort éprouvé de cette lecture, on se pose mille questions édifiantes sur la foi, l’honneur, l’amour filial, le sadisme — et ces forces obscures qui, parfois, s’emparent de ceux qui ont le pouvoir, des forces qui hélas, feront encore bien des ravages entre le XIIe et le XXIe siècle.

     Un récit atypique et très fort, qui remet les pendules à l’heure !


  Fantômes d'Opéra , Alain Germain ( Bayard , Millézime )  
     Alain Germain, metteur en scène, est chargé de présenter à l’Opéra Garnier une « exposition-rétrospective » sur les costumes de scène de la maison. Son neveu de treize ans, Thomas, l’accompagne souvent. Le jeune garçon est en effet passionné par le roman de Gaston Leroux et il aimerait bien savoir si le fameux Erik a existé, s’il fréquentait bien la fameuse loge N°5...

     Alors que l’oncle a accepté, presque pour rire, de mener une petite enquête, surviennent d’étranges événements : Mehdi, un ouvrier qui travaille dans l’édifice, fait une grave chute de dix mètres et il est convaincu qu’on l’a poussé. Jeanne, jeune stagiaire du narrateur, disparaît... avant d’être retrouvée évanouie dans le 5ème dessous ! Aurait-elle vu le fantôme ?

     Et puis Alain Germain et Thomas font la connaissance de la vieille Mlle Sylviane Jammes, la doyenne des ouvreuses, petite-fille de Mme Giry – l’ouvreuse chargée, au début du XXe siècle, de l’entretien de la fameuse loge hantée par le fantôme ! Au cours d’une expédition rocambolesque, Thomas et son oncle finissent par découvrir le fameux passage secret... et sinon le fantôme, du moins son descendant, un étrange albinos qui, depuis près d’un siècle, reclus dans l’opéra, hante les lieux et perpétue la tradition avec la complicité de sa vieille amie Mlle James ! Le récit se conclut de façon sans doute peu vraisemblable mais bien nostalgique.

     Ce récit léger, très facile à lire, et qui oscille sans cesse entre réalité et fiction, livre au jeune lecteur mille et une informations sur le monde du théâtre, du spectacle et de l’opéra. Si l’histoire est sans prétention, j’avoue y avoir pris plaisir – sans doute parce que chacune des références évoquées par l’auteur réveillait en moi un agréable souvenir


  Bunker Story , Dominique Biton ( Belem Editions , Prémices )  
     Sabrina, douze ans, vit cloîtrée dans un vaste bunker qui sert de laboratoire à La Tribu, famille de scientifiques chargés d’étranges expériences génétiques. Atteinte d’une maladie qui l’empêche de voir la lumière du jour, Sabrina n’a de contacts qu’avec son père John, le responsable de la Tribu, avec son premier assistant du groupe, Julius ( qui rêve de prendre la place du patron et qui n’est pas insensible au charme de la jeune Sabrina ) et sa mère, avec laquelle elle ne peut communiquer qu’au moyen du visiophone.

     Mais voilà qu’un rat s’échappe : Romuald. Le problème, c’est qu’il n’est pas comme les autres, son intelligence, résultat des recherches du labo, est fulgurante ( au point qu’il peut comprendre le langage humain et s’exprimer ) et sa morsure dangereuse, John en a fait l’expérience et il risque de bientôt mourir.

     Peu à peu, au fil d’une course-poursuite qui ne s’achèvera qu’à la mort des deux scientifiques rescapés et à la sortie des deux prisonniers, la vérité se fait jour : la jeune fille est le clone de sa « mère », secret jalousement gardé par John qui n’est en fait que son père scientifique. Quant à Romuald, dont la capture est devenu l’enjeu de La Tribu – et, au-delà, d’un gouvernement qui a programmé ces expériences – il ne doit sa peau qu’à l’amitié de Sabrina qui l’a pris sous sa protection : ne sont-ils pas tous deux d’étranges mutants condamnés à être le fruit d’expériences dont ils ne comprennent ni la raison ni la finalité ?

     Nourri de préoccupations contemporaines ( clonage, enfermement, expériences génétiques, amélioration de l’intelligence ) ce thriller fort bien écrit tient en haleine jusqu’à une conclusion inattendue, une conclusion qui pourra laisser sur leur faim les lecteurs soucieux d'avoir toutes les clés d'un récit aux ambitions et aux ouvertures multiples.
Vous pouvez aussi lire les notes de lecture sur d'autres livres du même auteur :
Jalouse


  L'école sans Dieu , Dominique Biton ( Cheminements , Histoire pour L )  
     Elu député socialiste en 1898, l’ancien instituteur Augustin Fontvan évoque pour son fils sa première année d’enseignement dans un village d’Anjou, entachée par une faute qui le tourmente...

     Bien accueilli par le maire, le républicain Carette, Augustin se trouve d’emblée confronté à une population très influencée par le clergé. D’ailleurs, le nouvel instituteur laïc remplace le frère Ozias, depuis défroqué et devenu le précepteur de Louis, le fils cadet du comte Henri de la Morinière. Plutôt que de s’opposer aux villageois cagots et superstitieux, Augustin, qui cherche à convaincre les parents de ne pas envoyer leurs enfants chez les prêtres, finit par pactiser. Il accepte de conserver le crucifix dans la classe et de ne pas utiliser l’ouvrage sulfureux de Paul Bert. Il fréquente même l’abbé Ravjeau, dont il apprécie l’humanité.

     A peine arrivé, il sauve le jeune Eugène Maugin, mordu par un renard sans doute enragé, et persuade ses parents d’emmener l’enfant à Paris, chez Pasteur. Il accepte aussi que le jeune Jean Villain, en difficulté, écrive de la main gauche. Et il n’est pas insensible aux charmes de la jeune Marie-Louise Retaillau qui travaille comme lingère chez le comte.

     Hélas, Marie-Louise manque se faire violer par Charles, le frère aîné de Louis, mais le lâche est pris sur le fait par le précepteur Levarlet ( ex frère Ozias ). Levarlet dénonce Charles à son père – et se fait révoquer sur le champ ! Dès lors, il se cache et vit comme un réprouvé, aidé par Marie-Louise qu’il continue pourtant à mépriser.

     Et puis de dramatiques événements se succèdent : on retrouve le jeune Villain noyé, et le jeune Louis décédé de façon très suspecte. Enfin, à la stupéfaction générale, c’est l’abbé Ravjeau qu’on découvre pendu au moulin ! S’est-il vraiment suicidé ou l’a-t-on aidé ? Et qui pourrait être le coupable ? Augustin mène son enquête, qui le mènera à l’ancien frère Ozias – celui-ci s’était d’ailleurs confessé à Ravjeau du meurtre des deux enfants.

     Difficile de résumer ce récit haletant dont la force, la documentation solide, le langage fidèle à l’époque et au lieu de l’action pourraient le faire figurer auprès des meilleurs romans de terroir de Michel Jeury – on se demande d’ailleurs pourquoi il n’a pas été publié chez Robert Laffont. C’est à la fois un témoignage précieux mais aussi un véritable roman qui plonge le lecteur dans les problèmes politiques et sociaux de la fin du XIXe siècle. Imposer l’école laïque ne fut pas si simple. Et Augustin Fontvan, vrai hussard de la République, n’est pourtant pas un héros manichéen, à l’image de ce récit passionnant et nuancé.
Vous pouvez aussi lire les notes de lecture sur d'autres livres du même auteur :
Jalouse


  Comme un coquelicot , Marie-Florence Ehret ( Bayard , Millézime )  
     Mathilde, onze ans, est presque orpheline. Elle ignore où est son père, et sa mère, hospitalisée est malade et communique peu. Aussi, Mathilde a été confiée à celle qu’elle appelle « Tante Jeanne », qui tient un hôtel au pied des Pyrénées. Timide, solitaire, mal dans sa peau, Mathilde n’a ni amis ni camarades. Sa seule complice est Thérèse, l’employée de l’hôtel. Jusqu’au jour où apparaît une jeune inconnue de son âge, une Vietnamienne : Kim. Les deux filles s’apprivoisent et se trouvent bien des points communs. Car Kim a été adoptée par deux Français.

     La vie suit son cours, embellie par cette amitié naissance : cadeaux, anniversaires, invitations, premières règles... Et puis, en juin, Kim et ses parents partent pour les Etats-Unis, laissant Mathilde seule et désemparée. Que va-t-elle devenir ? Sera-t-elle adoptée ? Reverra-t-elle Kim ?

     D’une écriture sobre et simple, accessible aux lecteurs les plus démunis, c’est là une façon de journal intime plein de petits moments précieux et de gros chagrins cachés. La détresse sourd de chaque phrase, au fil des événements du quotidien qui rythment et accompagnent le destin de cette narratrice attachante. L’histoire se résume à ces instants fugaces, à l’image du destin de Mathilde et de ces coquelicots, qu’elle rêve de planter.

     Mais les coquelicots poussent tout seuls, n’est-ce pas ? Et il n’y a rien de plus fragile...


  Faire l'amour , Jean-Philippe Toussaint ( Editions de Minuit , Roman Franc )  
     Le 12 avril dernier, j'étais à Pau, à la Librairie de Françoise Soum pour une vente-signature. Jean-Philippe Toussaint s'y trouvait aussi et ce fut pour nous l'occasion de dîner ensemble et, pour moi, de me faire dédicacer le dernier roman de cet auteur des Editions de Minuit.

     J'avais lu, en son temps, L'appareil photo ( J.-P. Toussaint est aussi photographe ) et j'ai retrouvé, dans ce récit, le ton à la fois descriptif et « objectif » de cet auteur qui, proche de Jean Echenoz, se défend d'être dans la lignée du Nouveau Roman.

     Le narrateur raconte sa rupture avec Marie, Marie qu'il a accompagnée au Japon à l'occasion de la présentation de sa nouvelle collection de robes — elle est styliste — , Marie avec laquelle il a fait l'amour pour la première fois il y a sept ans, et avec laquelle il fait l'amour sans doute pour la dernière fois dans cet hôtel de Tokyo.

     L'histoire se résume à peu de choses : une dernière nuit d'amour dans un hôtel, la fuite du narrateur qui, après s'être baigné dans la piscine de l'hôtel, retrouve Marie. La jeune femme, qui sent proche la fin de leur amour, l'entraîne toute la nuit dans les rues de Tokyo, à la recherche d'une complicité qui ne cesse de s'effriter. L'aube les surprend démunis, épuisés. Et tandis que Marie doit faire face à ses hôtes japonais, le narrateur part se réfugier deux ou trois jours chez un ami, Bernard, qui habite du côté de Kyoto et où il digérera, plutôt mal, cette rupture qu'il tente pourtant d'assumer.

     Dans ce roman, c'est évidemment l'écriture qui est au premier plan. L'écriture ( lente, précise, minutieuse, comme si les objets et les gestes portaient en eux les symboles de ce que pense et fait le narrateur ) et les métaphores. Par exemple cette bouteille d'acide ( elle est dans l'incipit ) qui ne quitte jamais le narrateur et dont la menace restera jusqu'à l'issue du récit ; ou encore cette piscine, dans laquelle le narrateur retrouve la forte impression d'exister ( une sorte de « nausée » sartrienne en positif, car chez Sartre, l'existence avait un goût pesant et insupportable, à l'image de cette racine qui l'obsédait ) ; ou enfin, ces deux tremblements de terre qui secouent l'hôtel et les lustres et qui, mieux que tout autre événement, illustrent les séismes qui secouent les deux protagonistes de cette histoire à la fois banale et désespérée.



  Les mondes d'Ewilan - 2. L’Œil d'Otolep , Pierre Bottero ( Rageot )  
     Qui n’a pas encore lu La quête d’Ewilan ?

     Les inconditionnels de Pierre Bottero, eux, ont déjà dévoré le premier volume de la seconde trilogie : Les Mondes d’Ewilan ( La forêt des captifs ) et sans doute se sont-ils, dès sa sortie, précipité sur la suite : L’œil d’Otolep ! Mais qu’est-ce que ce mystérieux « œil d’Otolep » ?...

     Il s’agit d’un très mystérieux lac, sorte d’entité vivante qui pourrait bien recéler le secret de l’Imagination ! Ewilan et sa fidèle troupe ( son inséparable Salim mais surtout le maître d’armes Edwin et Ellana, la marchombre ) s’y dirigent, se frayant un chemin vers Valingaï, le pays d’où vient le jeune Illian, le rescapé de l’Institution où les ennemis d’Ewilan avaient entrepris sur lui ( et sur elle ) de terrifiantes expériences destinées à percer le secret de leurs pouvoirs. Mais les embûches, hélas, sont nombreuses ! Et si l’ennemie jurée d’Ewilan, Eléa, la Sentinelle déchue, n’apparaît pas dans ce volume, sa présence rôde sans cesse.

     En effet, l’Imaginaire est en péril ! Ceux qui tentent d’effectuer le « pas sur le côté » se heurtent désormais à un mur de plus en plus épais et surtout à une effroyable Méduse, dont le volume et la puissance grandissent de jour en jour ! Le malheureux Nalio, et d’autres, y laissent leur vie. Par exemple la jeune et belle Faëlle Erylis, la compagne de Chiam Vite ; ou encore Jilano, le maître vénéré d’Ellana. Peu à peu, l’évidence se fait jour : un traître surveille les faits et gestes des héros – qui est-ce ?

     Heureusement, Ewilan a de précieux alliés : Salim, bien sûr, dont l’amour pour sa fidèle amie se fait de plus en plus précis ; le jeune Liven, à l’attitude parfois ambiguë et qui ne cache pas ses sentiments pour Ewilan ; Ellana, la marchombre qui initie Salim aux pratiques de sa profession ; et même la mythique Ellundril, dont les marchombres eux-mêmes doutaient de l’existence, et qui, de temps à autre, va les protéger tel un Dieu tutélaire et tout-puissant.

     Aux approches de l’œil d’Otolep, un terrible combat oppose la troupe à un monstre : le Brûleur. Et Ewilan comprend tout à coup qu’elle est habitée par un parasite qui risque de la dévorer par l’intérieur et de lui voler sa personnalité : un n’ralaï !

     L’œil d’Otolep livrera-t-il la clé de tous ces mystères qui semblent s’épaissir à l’approche de Valingaï, la patrie du jeune Illian ?

     Vous le saurez en lisant la suite ( et la fin ! ) des Mondes d’Ewilan !

     En pleine possession de son art, maniant avec maîtrise action, humour, trouvailles ( ah, le fil d’Ulun et le gant d’Ambarinal ! ) Pierre Bottero entraîne irrésistiblement ses lecteurs dans tous les Imaginaires... Finira-t-il bien par répondre à cette question qui, depuis quelque temps, taraude le lecteur : notre univers, ceux de Gwendalavir et de Valingaï sont-ils les seuls... ou n’existe-t-il pas encore d’autres Mondes ?
Vous pouvez aussi lire les notes de lecture sur d'autres livres du même auteur :
1 - D’un monde à l'autre | 2 - Les frontières de glace | 3 - L'île du destin | 1 - La forêt des captifs | Zouck | Tour B2 mon amour | Le chant du Troll


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