OMNIBUS
, coll. Omnibus Dépôt légal : mars 2003 Première édition Anthologie, 1194 pages, catégorie / prix : 23,50 € ISBN : 2-258-05858-9 ✅ Genre : Fantasy
Contient "Le Manoir des Roses", "La citadelle écarlate", "La cathédrale de sang" et "Le monde des chimères", précédemment publiés (sous un découpage différent et sans textes francophones) dans la collection Pocket, plus une nouvelle partie, "La dame des crânes".
Quatrième de couverture
Le Manoir des roses • Lord Dunsany • Hannes Bok • Clark Ashton Smith • Robert E. Howard • Jack Vance • Ursula K. Le Guin • Mervyn Peake • Lin Carter • André Norton • William Morris • Thomas Burnett Swann.
La Citadelle écarlate •Clark Ashton Smith • Roger Zelazny • Robert E. Howard • L. Sprague de Camp • Fritz Leiber • Lin Carter • John Jakes • Michael Moorcock • H.G. Wells • Daniel Walther • Jean-Pierre Fontana • Poul Anderson.
La Cathédrale de sang • Alan Burt Akers • Otis Aldebert Kline • Bruce Jones • Harlan Ellison • Dean R. Koontz • Mark S. Geston • Edmond Hamilton • Leigh Brackett • Jack Vance • Ursula K. Le Guin • Jean-Christophe Chaumette • Yves et Ada Rémy • Corinne Guitteaud.
La Dame des crânes • Marion Zimmer Bradley • Mercedes Lackey • Jennifer Robersoh • Katherine Kurtz • Tanith Lee • C.J. Cherryh • Delia Sherman • Jane Yolen • Patricia A. McKillip.
Le Monde des chimères • Tanith Lee • Lloyd Alexander • Karl Edward Wagner • C.A. Cador • William Rotsler • Keith Roberts • Richard Gowper • Avram Davidson • Joanna Russ • Jane Yolen • Michael Moorcock • George R. R. Martin • Margaret Weis • Charles de Lint • John Morressy • Laurell K. Hamilton • J.R.R.Tolkien.
De ses racines qui plongent au cœur des plus anciennes traditions orales à ses derniers avatars, ce sont tous les courants de la fantasy qui sont représentés ici, en cinq parties et soixante-dix textes. De la tendresse à la violence, du baroque au comique, du rêve au cauchemar, dieux, elfes, magiciens, barbares et guerriers, savants et sorciers ou simples humains vous entraînent vers des terres inconnues au travers de paysages intérieurs jusqu'au fond tourmenté de l'inconscient.
19 - Robert E. HOWARD, Le Crâne du silence (The Skull of Silence / The Screaming Skull of Silence, 1967), pages 220 à 228, nouvelle, trad. Alain GARSAULT
29 - Clark Ashton SMITH, Le Désert désolé de Soom (The Abomination of Desolation / The Desolation of Soom, 1938), pages 378 à 379, poésie, trad. Alain GARSAULT
2 autres éditions de ce texte dans nooSFere : - in Les Cent royaumes (POCKET, 1997) - in Les Cent royaumes (POCKET, 1997) Première parution en 1994 (non référencée dans nooSFere).
69 - Jane YOLEN, La Belle et la bête : un anniversaire de mariage (Beauty and the Beast: An Anniversary, 1989), pages 1051 à 1052, poésie, trad. Jacques GOIMARD
Dans la désormais mythique collection « Le Livre d'Or de la Science-Fiction », aux éditions Presses Pocket, parurent essentiellement des livres dédiés à un auteur particulier. Plus rarement, on eut droit à des volumes thématiques. Parmi eux, quatre tomes (« Le manoir des roses », « La citadelle écarlate », « La cathédrale de sang » et « Le monde des chimères ») furent consacrés à la fantasy. Marc Duveau, l'anthologiste, nous proposait un choix de textes essentiels, des fondateurs aux contemporains (jusqu'aux années 1978-1982, date de parution de l'anthologie). Tous les grands noms étaient présents, de Robert Howard à Fritz Leiber, en passant par Moorcock et Clark Ashton Smith... Pour tout amateur du genre, ces livres étaient donc indispensables. Aussi la présente réédition est-elle une très bonne nouvelle, d'autant plus qu'elle a permis à Duveau de faire une mise à jour, en proposant en supplément des textes parus depuis 1982 et des récits francophones.
Néanmoins, avant de parcourir les textes ajoutés, arrêtons-nous un instant sur l'introduction générale, un modèle de présentation ratée, bien qu'elle soit en partie réécrite : en lieu et place d'une véritable histoire du genre, on a droit à un ensemble de réflexions jetées un peu au hasard, qui n'aideront ni le lecteur néophyte, (ni d'ailleurs le connaisseur — j'avoue par exemple n'avoir jamais entendu parler de la dynastic fantasy, que Marc Duveau se garde bien de définir, du reste).
Ceci étant dit, intéressons-nous aux textes ajoutés. La première édition se contentait de présenter des textes anglo-saxons, aussi l'idée d'ajouter pour la présente des textes francophones est-elle bienvenue. Deux réflexions néanmoins : d'abord, peut-être aurait-il fallu les inclure dans une partie spécifiquement francophone ; ajoutés au milieu ou à la fin des volumes préexistants, ils tombent un peu comme un cheveu sur la soupe. Une section à part aurait en outre permis de consacrer une introduction globale à la production locale, de loin préférable aux chapeaux de textes qui n'offrent pas de mise en perspective de l'évolution du genre en France. Ensuite, on sera surpris de ne point y trouver Michel Pagel, sans doute l'un des meilleurs auteurs de fantasy française (il est vrai, avec un seul roman, Les flammes de la nuit). Mais peut-être l'anthologiste a-t-il préféré publier des textes autonomes qu'un extrait d'un roman. Rien non plus sur les jeunes auteurs révélés ces dernières années, par Mnémos par exemple.
Autre ajout de taille : une cinquième partie est venue compléter l'anthologie. On le sait, depuis une vingtaine d'années, la fantasy est devenue autant affaire de femmes que d'hommes. Aussi était-il normal que cette anthologie s'en fasse l'écho. « La dame des crânes » présente donc uniquement des textes écrits par des femmes. On regrettera tout d'abord que certaines des nouvelles ne tiennent pas la comparaison avec les anciens textes. De plus, les deux premiers textes parlent — entre autres — de vengeance d'une femme violée, ce qui donne au lecteur une sérieuse impression de redite malvenue pour débuter cette partie. On trouvera également curieuse la publication de « La dame des crânes » de Patricia McKillip dans une traduction différente de celle publiée dans le numéro 9 de la revue Bifrost — et à notre avis nettement moins réussie. Enfin, plus généralement, on pourra s'interroger sur les raisons qui ont poussé l'anthologiste à consacrer une partie entière à la fantasy féminine, alors que les autres tendances modernes du genre sont quasiment passées sous silence. On prendra en exemple la fantasy humoristique : Terry Pratchett aurait largement mérité d'y figurer. Or, il n'est présent que par une simple allusion page 1145. Il y a fort à parier que le lecteur novice ne saura pas ce que veut dire l'anthologiste lorsqu'il affirme que John Morressy est « l'un des rares rivaux de Terry Pratchett ». Surtout quand le texte de Morressy qui suit est tout sauf humoristique !
Bref, si la mise à jour de l'anthologie s'imposait, force est de constater que le choix des textes pouvait être plus judicieux. En outre, cela va de pair avec de nombreuses imprécisions, comme par exemple cette déconcertante bibliographie du Dit de la Terre Plate de Tanith Lee, où l'on nous donne le titre français des quatre premiers tomes, puis le titre anglais du cinquième, alors que les cinq sont publiés en France ! Bref, une très bonne initiative, malheureusement en partie gâchée par un certain dilettantisme dans l'actualisation.