Dominique Warfa peut s'escrimer en long, en large et en travers dans son remarquable article « La Possibilité d'une science-fiction », si les nouvelles qui suivent sont ratées ou anecdotiques, cette filière belge ne fera au final guère envie, voire pas du tout. Premier constat : tous les textes au sommaire ne relèvent pas de la science-fiction, ce qui ne surprendra personne. Second constat : à part celui de Frank Roger, « Fracture de temps dans la tour de l'espoir », correct, sans plus, le reste de la sélection est consternant. La nouvelle de Le Bussy écrite à toute berzingue (c'est pas moi qui le dis, mais la « signature » de l'auteur) est illisible, tant le style laisse à désirer ; les nouvelles de Dartevelle et Delsemme sont anecdotiques alors qu'on a connu ces auteurs beaucoup plus inspirés ; le texte d'Anne Smulders se veut poétique mais est surtout abscons et pénible ; les textes de Christian Simon et Adriana Lorusso ont un parfum de « déjà lu mille et une fois » qui reste pour le moins sur l'estomac (on pense d'ailleurs davantage à ce qu'on a vu au cinéma qu'à ce qu'on a lu). Sans parler des textes d'Odile Kennel et Vincent Bastin, dont l'éventuel intérêt est aussi bien caché que l'or des nazis.

     Le numéro se finit en feu d'artifice avec une interview exclusive d'Henri Vernes tellement grotesque qu'elle ressemble à un canular. C'est sans doute ce qu'on appelle une mauvaise blague belge.

     Zou, à la poubelle (et tant pis pour Warfa, qui, lui, a fait le boulot).